Robert Poggi, nouveau directeur régional d’EDF en Bourgogne–Franche-Comté
Robert Poggi est un amoureux de la mer. Seulement, depuis le 6 avril, il s’en est éloigné pour poser ses amarres en Bourgogne-Franche-Comté, où il prend la tête de l’antenne régionale d’EDF. À son poste, le nouveau directeur régional entend accélérer sur la transition et la sobriété énergétiques, tout en renforçant l’attractivité des métiers de l’énergie, fortement demandeurs de main d’œuvre.
Robert Poggi, le nouveau directeur à l’action régionale du groupe EDF en Bourgogne–Franche-Comté, est entré en fonction le mardi 6 juin. L’homme de 52 ans, natif de Marseille, ne débarque pas dans la région puisqu’il occupait précédemment la place de directeur régional d’ENEDIS (filiale de distribution de l’électricité d’EDF). Il remplace Yves Chevillon, qui aura dirigé le groupe pendant 5 ans.
Au sein de la région, le directeur aura en charge pas moins de 5 700 salariés EDF. « Je suis fier de devenir directeur de l’action régionale, a-t-il indiqué, avant de poursuivre. Le groupe EDF se distingue de ses concurrents par sa politique de solidarité, notamment par le biais de la Fondation EDF. En Bourgogne–Franche-Comté, nous avons 19 conseillers sur le terrain en charge de cette mission de solidarité. EDF soutient par ailleurs 16 associations régionales à qui nous versons 85 000 € chaque année ».
Accélérer la transition énergétique
Lors d’une conférence de presse, le nouveau directeur régional a détaillé les priorités de son mandat, qui sont au nombre de trois. « Tout d’abord, je compte accélérer la transition énergétique, notamment sur les filières hydrogène et mobilité. Ensuite, je vais pousser à la sobriété énergétique. Et enfin, je me donne pour mission de renforcer l’attractivité des métiers de l’énergie, qui peine, comme tant d’autres, à recruter » a ainsi listé Robert Poggi.
En effet, le nouveau directeur s’éloigne de sa passion première, la mer. Ce « fils et petit-fils de marin », lui-même ancien capitaine au long cours dans la marine marchande, et ancien officier de détection ayant servi au cœur d’un sous-marin nucléaire, affronte désormais des défis nettement plus terrestres. À commencer par la lutte, à l’échelle d’EDF, contre le dérèglement climatique. « Je crois beaucoup au mix énergétique, permis par la souplesse de notre réseau et le parc de compteurs intelligents Linky, qui représente aujourd’hui 9 compteurs sur 10. L’essor de la mobilité électrique sera permis par un pilotage fin de la charge », détaille-t-il.
Développer l’attractivité des métiers de l’énergie
L’homme a poursuivi ses propos avec un exemple concret : les systèmes dit vehicule-to-grid, « du véhicule au réseau ». L’objectif ? Utiliser les batteries des voitures électriques comme autre espace de stockage provisoire répondant au besoin pendulaire en électricité. Connectées en fin de journée aux bornes de recharges publiques, les batteries des voitures électriques peuvent fournir, en début de soirée, l’énergie nécessaire pour passer le pic de consommation, puis reprendre leur charge pour être 100 % opérationnelles le matin.
L’autre grand défi auquel doit faire face le nouveau directeur de l’action régionale concerne l’emploi. La Bourgogne–Franche-Comté, qui ne compte aucune centrale nucléaire sur son sol, est par contre le premier équipementier du nucléaire français, notamment à travers les unités Framatome de Saône-et-Loire. « La filière nucléaire française a besoin de recruter 100 000 employés. Framatome en Bourgogne veut embaucher 800 personnes. Mais les candidats manquent. À nous de dynamiser nos formations et de renforcer notre attractivité pour séduire les jeunes », a conclu Robert Poggi.
Pour Aletheia Press, Arnaud Morel