RLD certifiée RABC pour son usine d’entretien de linge professionnel

De plus en plus, hôteliers et restaurateurs, mais aussi gestionnaires d’établissements de soins ou de maisons de retraite externalisent l’entretien des vêtements de leurs professionnels, de leur linge de lit, de table, d’office et de cuisine, ou des appareils d’hygiène de leurs locaux sanitaires. A Boulogne-sur-Mer, le groupe RLD qui, depuis son rachat en janvier 2006 de l’entreprise familiale Les Lavandières, a investi 2,8 millions d’euros, vient d’obtenir la certification RABC délivrée par l’AFNOR.

Chaque vêtement professionnel, après lavage et essorage, est contrôlé, un par un. S’il doit être recousu, l’employée signale la réparation à effectuer. Elle sera réalisée dans la semaine.
Chaque vêtement professionnel, après lavage et essorage, est contrôlé, un par un. S’il doit être recousu, l’employée signale la réparation à effectuer. Elle sera réalisée dans la semaine.
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Le directeur de l’unité boulonnaise, Pascal Henry (en blouse bleue), et le responsable de la production, Thomas Herman.

Une blanchisserie a pour première mission de fournir un linge propre, agréable au toucher, bien sec, repassé, dégageant une agréable sensation de fraîcheur. Mais cela ne suffit plus : elle doit aussi désormais assurer la sécurité de ses clients et les préserver de toute infection. Le RABC (Risk Analysis and Biocontamination Control) est une méthode qui s’adresse spécifiquement à la sécurité des linges et textiles. «Cette certification (en complément de l’Iso 9001), explique le directeur de l’unité boulonnaise, Pascal Henry, nous permet de proposer des services répondant entièrement aux besoins de nos clients spécialisés dans les secteurs de la santé, de l’agroalimentaire et de la pharmacie au sein desquels les exigences en termes de réglementation sont très pointues. Il apporte la garantie officielle de la qualité hygiénique des articles textiles depuis leur traitement dans notre unité jusqu’à leur mise à disposition chez nos clients.» La région accueille en effet un grand nombre d’établissements de soins et de rééducation, notamment ceux dépendant de la fondation Hopale à Berck-Plage (qui représente aujourd’hui 25% du chiffre d’affaires de RLD Boulogne).

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Dès l’arrivée à l’usine, chaque sac est vidé; le linge, orienté vers les deux tunnels de lavage ou les trois machines à laver.

Quatre mille vêtements par jour. L’usine boulonnaise, située sur la zone industrielle de la Liane à Saint-Léonard, bénéficie de clarté, d’espace et d’équipements de grande capacité. Avec deux tunnels de lavage et trois grosses machines à laver, les volumes traités se répartissent entre le linge d’hôtellerie et le vêtement de travail (4 000 par jour), dont une forte proportion de chemises. L’investissement consenti depuis 2006 a également visé le personnel : afin d’insuffler aux équipes une culture d’entreprise et une culture du client, les nouveaux collaborateurs sont formés et accompagnés pour acquérir une bonne connaissance des process, des articles, de la prestation standard et de la partie logistique. L’unité compte actuellement 60 salariés, dont la moitié en atelier (une équipe le matin, une autre l’après-midi). De même, a été mise en place une séparation totale des circuits linge sale et linge propre, avec des personnels distincts ou par le biais de sas. Par ailleurs, pour améliorer la préservation de l’environnement, le traitement des rejets de l’usine est associé à la récupération d’énergie. «Nous avons réduit notre consommation d’eau (30 000 m3 par an), assure le directeur, de 15% en quatre ans.»

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Les vêtements professionnels sortent de la chaîne sur cintre. Leur tri pour le convoyage est totalement automatisé sur la base de la lecture des codes-barres.

Un métier de proximité. Huit tournées quotidiennes, du lundi au samedi, sont organisées au départ de Saint-Léonard. «Nous rayonnons sur le Nord, le Pas-de-Calais et la Somme. Au total 686 clients sont servis à domicile. Certains le sont trois fois par semaine, d’autres (les hôpitaux), quasi quotidiennement», détaille Thomas Herman, responsable production. En moyenne, l’usine traite 15 tonnes par jour. A titre de comparaison, on considère généralement qu’un ménage lave à domicile 5 kg de linge par jour. En 2011, l’usine a réalisé un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros. La clientèle se répartit entre le secteur de la santé (45%), l’hôtellerie-restauration (34%), l’agroalimentaire (9%) et l’industrie (8%). Par type de produit, l’essentiel de l’activité est générée par le linge plat (59%) et les vêtements de travail (35%).

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Chaque vêtement professionnel, après lavage et essorage, est contrôlé, un par un. S’il doit être recousu, l’employée signale la réparation à effectuer. Elle sera réalisée dans la semaine.

Un service clé en main. La prestation de RLD va en fait bien au-delà du simple entretien du linge, puisque l’entreprise propose la location de linge, de vêtements, d’équipements d’hygiène sanitaire et de tapis antisalissures. Avantages : l’entreprise ou l’établissement client n’a plus besoin de constituer de stock ou d’en assurer la rotation, l’investissement initial en articles textiles et le renouvellement sont assurés par le prestataire de services. Le lavage et l’entretien sont assurés à l’extérieur dans le respect des normes environnementales et du code du travail, ce qui permet au client de réaliser des économies en termes de surface, de temps et de personnel. De même, le ramassage des articles sales, la livraison, la commande d’articles en fonction du nombre et du profil des collaborateurs, les réparations et les changements de taille sont assurés par RLD. En outre, de nombreux services complémentaires sont proposés au client qui peut ainsi maîtriser à l’avance son budget linge et hygiène : essuie-mains, savons, papier toilette, tapis d’accueil… Pascal Henry confirme : «15% de notre chiffre d’affaires est effectivement consacré à l’achat de vêtements.»

Le linge suivi à la trace. L’unité de Saint-Léonard dispose de trois thermopresses pour l’écussonnage ou la pose d’étiquettes personnalisées et d’un poste couture. L’entreprise a été aussi la première à mettre au point un système performant de gestion par codes-barres, adapté au suivi de l’habillement du personnel, du départ à l’arrivée. Chaque vêtement est donc suivi par le biais d’une lecture scanner durant toutes les phases du traitement. Nom et prénom du porteur, mensurations, date et mise en service, entreprise, zone géographique de distribution… La traçabilité est totale chez RLD qui arrive à concilier la contrainte industrielle à l’exigence d’une prestation de service de qualité. Pour… du beau linge !

 

RLD, la réunion d’entreprises indépendantes.

La société Régie linge a été créée en 1982 par sept entreprises, peu avant que 25 membres ne se regroupent en franchise. En 1999, Régie linge s’allie à un partenaire financier, Astorg (Suez), et devient ensuite RLD (2001). Le groupe adopte alors une stratégie de croissance externe qui l’amène à racheter à la famille Delvart l’usine des Lavandières de Boulogne. Aujourd’hui, avec 2 100 collaborateurs répartis sur 34 sites, le groupe RLD est dans le trio de tête des acteurs du marché français de l’entretien et de la location de linge pour les professionnels. Il assure quotidiennement la collecte et l’entretien de plus de 120 000 vêtements et de 380 tonnes de linge pour le compte de ses 22 000 clients ; 1 700 tournées sont organisées chaque semaine par plus de 300 véhicules aux couleurs de RLD. La société, propriété de la société d’investissement Sagard, réalise un chiffre d’affaires annuel de 168 millions d’euros. RLD dispose d’un autre site dans le Nord-Pas-de-Calais : à Annequin (près de Béthune).