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Risque routier au travail : une cruciale question de société

Les trajets liés au travail (domicile-travail ou professionnels) représentent un accident mortel routier sur 5 où le motif de déplacement est connu. Cette semaine, entreprises, collectivités, associations et administrations mosellanes sont mobilisées lors des journées de la sécurité routière au travail. Ici, chacun est concerné.

Le risque routier est la première cause de mortalité liée au travail et conduit à six millions d’arrêts de travail annuels, un coût pour les entreprises de 725 M€. En 2021 et 2022, respectivement 454 et 485 personnes ont perdu la vie lors d’un déplacement dans le cadre professionnel en France. Par rapport à 2010, le nombre de personnes tuées en trajet domicile-travail a diminué de 19 % hors agglomération. Inversement, ce nombre est passé de 16 à 29 % en agglomération. Avec ce constat : 67 % des personnes décédées en domicile-travail le sont sur des routes hors agglomération et sur le réseau secondaire. Autres données : 50 % des tuées le sont dans un véhicule de tourisme ou utilitaire, 37 % en deux-roues motorisés (alors que ce mode de transport n’est utilisé que donc 2 % des trajets domicile-travail), 5 % à vélo et 3 % à pied. Lors des trajets domicile-travail, les 15-24 ans représentent 20 % des tués. Lors des déplacements professionnels, une personne décédée sur deux à plus de 44 ans. Les hommes forment 92 % des tués en trajet professionnel et 80 % en domicile-travail, alors que ceux-ci composent 52 % de la population active.

Sensibiliser et mobiliser

Certaines différences entre hommes et femmes s’expliquent. Pour les trajets domicile-travail, les pratiques modales ne sont pas identiques selon le sexe. Les hommes utilisent cinq fois plus les deux roues motorisées que les femmes, lesquelles privilégient davantage les transports en commun ou le mode piéton. Elles sont moins présentent dans certains métiers à l'exposition plus importante au risque routier, par exemple dans le BTP ou parmi les conducteurs professionnels de la route. En revanche, elles sont plus présentes dans des secteurs comme la santé, avec des horaires décalées qui les exposent plus fortement au risque routier. C’est dans ce contexte qu’ont lieu du 27 au 31 mai les journées de la sécurité routière au travail. Dans l’ensemble du pays, des entreprises, collectivités, associations et administrations se mobilisent pour parler du risque routier et lutter contre les accidents de la route.

Engagements pour une route plus sûre

En Moselle, de 2017 à 2023, 901 accidents corporels sont survenus lors de trajets professionnels. Ces accidents ont fait 109 tués et 1 199 blessés, dont 488 blessés hospitalisés. La particularité du risque routier est qu’il intervient dans le domaine public, la route, et non dans les murs de la structure professionnelle. Quand la conduite est un acte de travail, c’est à employeur de gérer ce risque routier au même titre que les autres risques professionnels. En Moselle, parmi les initiatives relatives à ces journées de prévention, le pôle sécurité routière de la préfecture organise des ateliers de sensibilisation à l'aptitude médicale à la conduite, aux effets de l'alcool et distracteurs, à l'utilisation d'un vélo ou d'une trottinette. Également, les entreprises Bofrost, spécialisée dans la distribution de produits alimentaires surgelés à domicile, à Metz, et Ferco SAS, plus grande et seule unité de production de ferrures de bâtiment en France, à Réding, ainsi que le centre de médecine physique et de réadaptation Le Hohberg, à Sarreguemines, ont signé la charte des employeurs engagés «7 engagements pour une route plus sûre». La sécurité routière au travail est autant une implication collective qu’individuelle. Une vraie question sociétale. À l’échelon mosellan, les énergies, les femmes et hommes d’action ne manquent pas pour la rendre plus efficace au sein de notre vivre ensemble.

67 % 
C’est le pourcentage des tués lors d’un trajet domicile-travail hors agglomération (25 % en agglomération et 8 % sur autoroute). 55 % des personnes décèdent lors d’un trajet professionnel hors agglomération (25 % sur autoroute et 20 % en agglomération).