Entretien avec le président de l'Union régionale des DGS

Richard Delpierre : «répondre aux attentes des nouvelles générations»

À l'occasion du congrès de l’Union régionale Nord-Pas-de-Calais du Syndicat national des directeurs généraux des collectivités territoriales (SNDGCT) qui se tiendra le 18 avril prochain à Gravelines, Richard Delpierre, son président depuis 2019 et parallèlement directeur général des services de Roncq, nous livre son regard sur la profession et son évolution.

Richard Delpierre : «répondre aux attentes des nouvelles générations»

Quel sera le fil rouge du congrès des DGS cette année ?

Il portera sur la thématique «le leadership et l'art de diriger». Initialement, l'événement devait être organisé au Sportica. Mais suite à l'incendie du lieu en décembre dernier, on a délocalisé le congrès à la Scène Vauban en plein cœur de la ville. Il paraissait naturel de maintenir ce temps fort de notre organisation à Gravelines. L'événement est prévu de 9h à 14h. L'édition 2023 – sur le thème de la transition écologique et énergétique - avait rassemblé une soixantaine de personnes, nous en attendons 80 cette année.

Pouvez-vous nous en dire plus sur la tête d'affiche de cette édition 2024 ?

Pour être attractif, nous nous devons de proposer des sujets d'actualité avec des intervenants de renom. Pour cela, nous avons sollicité Olivier Cajoux, conférencier, ancien amiral et DRH de la Marine Nationale. Il animera une conférence sur l'art de diriger dans un contexte de crise.

Quel est l'objectif de ce rendez-vous important pour la profession ?

Donner un temps de respiration aux professionnels, faciliter le networking entre pairs, offrir un temps de partage d'expérience, mais également échanger avec les partenaires et prestataires présents à cette occasion. Car cette année, on a voulu donner une dimension professionnelle au salon avec une quinzaine d'entreprises présentes. Le congrès s'adresse aux DGS mais on a souhaité que ce congrès puisse accueillir également les cadres territoriaux et DRH des collectivités.

En quoi le métier de DGS a évolué ces dernières années ?

Le métier de DGS doit changer pour répondre aux attentes des nouvelles générations. La direction d'équipe est une vraie complexité. Il faut prendre en compte les aspirations de la jeune génération en terme d'autonomie et de décision. Les approches de co-construction se ressentent beaucoup plus aujourd'hui qu'il y a encore dix ans. Mais encore une fois, le covid est passé par là. Cette crise a été une expérience hors du commun en matière de management. Cette période a mis beaucoup de souplesse dans la coordination des équipes, nous avons laissé plus d'autonomie aux collaborateurs. La qualité de vie au travail a pris une place centrale dans le management et aujourd'hui, la conciliation vie personnelle-vie professionnelle est à considérer davantage dans l'approche managériale. J'estime aussi qu'il faut intégrer l'intelligence émotionnelle dans les processus de recrutement.

Le covid a beaucoup impacté votre métier puis la crise énergétique a aussi apporté son lot de complexité. Est-ce derrière vous aujourd'hui ?

Nous étions déjà confrontés aux efforts budgétaires mais il est vrai que la crise énergétique a accru les difficultés. Il a fallu prendre des décisions drastiques, sacrifier un peu de qualité de service public. Les équipements sportifs, les salles de classe, et autres ont été des sujets de crispation. On peut dire aujourd'hui qu'on a digéré le covid et la crise énergétique, pour autant la situation financière reste tendue. Dans le contexte inflationniste actuel, on a la nécessité de maintenir ou de réduire les budgets. Autrement dit, on essaie d'éviter les hémorragies et les arbitrages, on reste dans un contexte tendu.

Zoom sur le SNDGCT

Fondé en 1948, le Syndicat National des Directeurs Généraux des Collectivités Territoriales est une organisation professionnelle qui regroupe à la fois des dirigeants territoriaux des collectivités territoriales, des EPCI, des établissements publics (DGS, DGA, cadres de direction actifs ou retraités). À ce jour, le syndicat compte 4 000 adhérents à l'échelle nationale dont 220 pour l'Union régionale Nord-Pas-de-Calais. «On est preneurs de nouveaux adhérents» glisse le président Richard Delpierre. Chaque année, de nombreux événements sous forme de matinales sont organisés pour les membres du réseau Nord Pas-de-Calais. Le prochain rendez-vous aura lieu le 25 juin prochain à Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais sur le thème d'achat durable et budget vert.