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Revival à Tourcoing : «Rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme»
Dans la zone d’activités de l’Union textile à Tourcoing, se trouve une entreprise à la démarche vertueuse. Revival, fondée en 2020 par Guillaume Haffreingue, Hélène Guerret et Marie Soudrée-Richard, recycle les chaussures usagées en de nouveaux produits. Portrait.
«Rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme». Cette célèbre phrase, du chimiste Antoine Laurent de Lavoisier a marqué les esprits et plus particulièrement celui de Guillaume Haffreingue, qui a lancé en 2020 avec Hélène Guerret et Marie Soudrée-Richard, Revival, une entreprise spécialisée dans le recyclage des chaussures usagées. «En France, chaque année, 415 millions de paires de chaussures sont mises en vente sur le marché et autant sont jetées à la poubelle. Pour éviter leurs enfouissements et leurs incinérations, nous avons voulu agir. Après des mois et des mois de recherches et développement, nous avons créé notre entreprise de recyclage de chaussures, nommée Revival», introduit Guillaume Haffreingue, l’un des co-fondateurs.
Mais réussir à créer une véritable chaîne de recyclage de chaussures sur mesure, de la collecte, en passant par le tri, le désassemblage et le retraitement n’a pas été une mince affaire. «Il y a 70 matières différentes dans une chaussure (textile, caoutchouc, thermoplastique, cuir…) qui peuvent être récupérées et réutilisées. La phase de R&D, durant laquelle nous avons découpé des centaines de paires, a été essentielle pour classer toutes ces matières et se mettre d’accord sur leurs protocoles de recyclage.». De plus, l’entreprise, aujourd’hui installée dans la zone d’activités de l’Union textile de Tourcoing, a mis près d’un an a trouver un bâtiment pouvant accueillir un grand stock de chaussures usagées et où le bruit ne dérangerait pas les voisins.
Un recyclage en boucle fermée…et ouverte
Aujourd’hui, Revival travaille aussi bien en boucle fermée, qu’ouverte. «Avec certains de nos clients, nous faisons de l’économie circulaire. C’est le cas avec Décathlon. L’enseigne met des bacs de collecte à disposition dans ses magasins. Une fois pleins, l’enseigne nous les envoie. Nous trions, désassemblons, et retraitons les chaussures usagées pour en faire un nouveau produit dont nous avons défini le cahier des charges en amont», détaille le co-fondateur. Mais l’entreprise reçoit également des gisements qui n’ont pas vocation à être réutilisés. «Avec ces gisements, nous avons pu fabriquer un revêtement qui va être utilisé pour réaliser quelques kilomètres d’une piste cyclable en Pévèle-Carembault, par exemple, et nous fabriquons également des pochettes d’ordinateur destinées à l’enseigne La Virgule» ajoute Guillaume Haffreingue.
À long terme, la société souhaite être un acteur français et local majeur de la filière du recyclage des chaussures. Pour cela, les fondateurs poursuivent la R&D et tentent de s’entourer du bon réseau. «Nous venons d’être retenus par le Fonds Régional d'Amplification de la Troisième Révolution Industrielle (FRATRI), cela va nous permettre de faire un pas en avant», conclut le co-fondateur de Revival. Ce programme, qui accompagne les nouveaux modèles économiques de production et de consommation, pourra aider l’entreprise sur différents aspects tels que : l’accompagnement au déploiement d’une stratégie régionale, le soutien aux expérimentations et le soutien aux actions de communication et de formation. Dans les années à venir, l’entreprise pourrait se transformer.