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Révision des coûts contrats d’apprentissage : le président de la CMA Moselle monte au créneau

Publié le 7 septembre, le décret relatif à la révision des coûts contrats d’apprentissage suscite une vive réaction de Philippe Fischer, président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Moselle.

«Veut-on encore former les artisans de demain ?», s'interroge Philippe Fischer, président de la CMA de la Moselle. © CMA 57.
«Veut-on encore former les artisans de demain ?», s'interroge Philippe Fischer, président de la CMA de la Moselle. © CMA 57.

Les mots sont ceux de l’incompréhension et de grandes inquiétudes. Philippe Fischer, président de la CMA de la Moselle, dresse d’abord un état des lieux, sans concession, lucide : «Malgré les alertes répétées du réseau des CMA, l’impensable est devenu réalité. La baisse globale des NPEC (Niveau de Prise En Charge) amputera de près de 900 000 € notre Campus des métiers de la Moselle. Cette décision unilatérale du gouvernement, prise sans aucune concertation avec le monde de l’apprentissage et des représentants de l’artisanat, conduira en France à un déficit inéluctable de plus de 57 % des formations.»

«Sortir de la France des indicateurs économiques»

Celui qui préside la chambre consulaire artisanale depuis novembre 2021 poursuit : «À l’heure où l’artisanat se réinvente chaque jour pour survivre aux crises économiques, aux crises de l’énergie et surtout à la pénurie de main-d’œuvre, cette décision dramatique marque un coup d’arrêt à l’ambition de développer un apprentissage de qualité, reconnu, garant de la préservation de la transmission des savoirs.» Philippe Fischer appelle de ses vœux à un changement radical de paradigme : «Nous devons sortir de cette logique «de la France des indicateurs d’économies. Pour former des boulangers, des coiffeurs, des maçons, des prothésistes dentaires, nous avons besoin de plateaux techniques modernes et de matières premières. Tout cela a un coût ! On ne forme pas à l’art du geste sur un écran d’ordinateur. Dans nos CFA, toutes nos dépenses sont faites dans le souci de préserver la qualité de nos enseignements, de construire l’avenir de nos jeunes et de gérer au mieux nos budgets.»

«Veut-on encore former des artisans ?»

Scrutant l’avenir, il s’interroge : «Une vraie question se pose : veut-on encore former les artisans de demain ? On peut s’interroger alors que le gouvernement annonçait vouloir atteindre le million d’apprentis par an en 2027. Enfin, cette révision à la baisse des coûts contrats aura aussi des conséquences importantes sur de nombreux métiers dont certains sont actuellement en tension. Nous souhaitons qu’une vraie concertation s’ouvre sur la question cruciale du financement de l’apprentissage. Les discours de soutien à l’apprentissage doivent maintenant se traduire en actes.»