Rétractation de Takieddine: l'interrogatoire de Nicolas Sarkozy suspendu jusqu'à vendredi matin

L'interrogatoire de l'ancien président Nicolas Sarkozy au tribunal de Paris, dans l'enquête sur des manœuvres frauduleuses pour le disculper dans l'affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle 2007, a été suspendu jeudi vers 19H00 et reprendra...

L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, le 7 octobre 2019 à Paris © Bertrand GUAY
L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, le 7 octobre 2019 à Paris © Bertrand GUAY

L'interrogatoire de l'ancien président Nicolas Sarkozy au tribunal de Paris, dans l'enquête sur des manœuvres frauduleuses pour le disculper dans l'affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle 2007, a été suspendu jeudi vers 19H00 et reprendra vendredi matin, a indiqué une source judiciaire. 

L'ex-chef de l'Etat (2007-2012) est interrogé depuis mardi par les deux juges d'instruction chargés de l'information judiciaire ouverte en mai 2021 après la rétractation du sulfureux intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine.

Nicolas Sarkozy est arrivé jeudi à 9H40 au tribunal pour une troisième journée d'interrogatoire. 

Il reviendra vendredi matin pour la fin de son interrogatoire de première comparution portant "sur les chefs de recel de subornation, association de malfaiteurs en vue de la préparation d'escroqueries en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de la corruption de personnels judiciaires étrangers", d'après une source judiciaire.

En fonction de la teneur de ses déclarations devant les magistrats instructeurs et l'appréciation qu'en feront ceux-ci, M. Sarkozy pourrait ressortir de cet interrogatoire mis en examen ou sous le statut moins incriminant de témoin assisté. Dans ce second cas, il aurait accès au dossier mais ne risquerait pas de procès.

Cet interrogatoire était initialement prévu mi-septembre sur trois jours mais avait été reporté. 

Ses avocats n'ont pour l'instant pas souhaité s'exprimer.

L'ex-chef de l'État, qui a contesté toute participation aux faits, est suspecté d'avoir donné son aval ou laissé faire plusieurs personnes qui auraient tenté d'escroquer la justice française et libanaise pour le disculper dans le dossier libyen, qui sera, lui, jugé début 2025.

Les soupçons portent notamment sur la volte-face en novembre 2020 de M. Takieddine, qui aurait retiré ses accusations contre l'ancien président en échange d'une rémunération.

Outre M. Sarkozy, la justice soupçonne au moins neuf protagonistes d'avoir participé, à des degrés et moments divers, à cette opération, parmi lesquels la reine des paparazzis Mimi Marchand, l'intermédiaire Noël Dubus, déjà condamné pour escroquerie, ou encore le défunt financier Pierre Reynaud.

Pour les enquêteurs, selon un chiffrage récemment établi, au moins 608.000 euros auraient pu être utilisés dans cette opération.

L'agenda judiciaire de M. Sarkozy, qui fait actuellement la promotion de son dernier livre "Le temps des combats", est très chargé.

Outre le procès du financement libyen, il sera jugé en novembre en appel dans le dossier Bygmalion.

Dans une autre affaire, celle dite "Bismuth", le Conseil constitutionnel a ouvert récemment la voie à un éventuel nouveau procès, pour raisons procédurales.

"Je suis propre", avait assuré début septembre M. Sarkozy, interrogé sur l'ensemble de ces mises en cause judiciaires.

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