Retour à l’optimisme pour la Coopérative maritime étaploise

Après des années noires et en attendant un retour sur investissements en 2017 avec les trois premiers navires commandés par le nouvel armement coopératif Scopale, la flottille de pêche étaploise vit en 2016 une seconde année de transition.

Les présidents Bruno Margollé (CME) et Luc Ramet (Acanor).
Les présidents Bruno Margollé (CME) et Luc Ramet (Acanor).

Sortie d’une procédure de sauvegarde et de redressement judiciaire à l’automne 2014, la Coopérative maritime étaploise connaît encore un résultat net négatif en 2015, mais nettement moins que lors des exercices précédents (-0,5 million d’euros).

 

Les apports sont en baisse de près de 10% (10 028 tonnes) à la suite de la vente de trois chalutiers (Maria-Magdalena, Notre Dame des Sables et Marmouset II), mais le chiffre d’affaires de l’Organisation de producteurs et de l’écorage (23,5 millions d’euros) ne s’érode que de 2% grâce à un prix moyen du poisson historique (2,52 euros). La flottille, qui pèse pour 49% dans les ventes de la criée de Boulogne-sur-Mer (en valeur), est la première en France en volumes pour le merlan (1 846 tonnes), le maquereau (1 791 tonnes), l’encornet et le grondin perlon. En valeur, le chiffre daffaires réalisé en 2015 par les adhérents de l’organisation de producteurs l’a été essentiellement sur six espèces : l’encornet (4 millions d’euros), la sole (4,1), la coquille Saint-Jacques (3), le merlan (2,1), la seiche (1,9) et, en forte baisse par rapport à l’exercice précédent, le rouget-barbet (1,9).

D.R.

Les présidents Bruno Margollé (CME) et Luc Ramet (Acanor).

 

La pêche, encore un métier d’avenir. Lors de leur assemblée générale annuelle, les présidents de la CME, Bruno Margollé, et de l’armement coopératif Acanor, Luc Ramet, ont décrit un contexte plus favorable pour leur flottille artisanale : un gasoil 30% moins cher qu’en 2014, des taux bancaires bas, une ressource variée qui se porte mieux (avec encornet, rouget-barbet, seiche, sardine), une belle saison des coquillards, tant en quantité qu’en qualité… «Le prochain challenge, assure le président Bruno Margollé, sera de redonner l’envie à des jeunes de venir au métier de marin pêcheur. Il faut le dire et le redire : c’est un beau et noble métier, grâce auquel on peut gagner sa vie dignement à force de travail. C’est aussi un bon ascenseur social, puisqu’en commençant matelot, on peut accéder au commandement et à la propriété d’un navire grâce à nos structures coopératives.»

Le vent en poupe pour les filiales. À terre, le directeur Eric Gosselin se félicite de la création du Comptoir de la mer, de nouveaux bâtiments quai de la Canche à Etaples et, bientôt, à Boulogne (avec le regroupement des services aux bateaux, bord à quai). Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2016, la CME et l’OP CME Manche-mer du Nord sont des entités distinctes, tandis que les restaurants du groupe, qui affichent une progression de 9%, sont distingués par les guides gastronomiques : après une assiette au Michelin, le restaurant-poissonnerie Aux Pêcheurs d’Etaples a été sélectionné par le Gault et Millau.

 

D.R.

En 2016, Stéphane Ramet a rénové son Jean-Paul II.