Retour à l’optimisme pour la Coopérative maritime étaploise

Après une annus horriblis en 2013, la CME, dont les comptes sont presque revenus dans le vert, envisage l’avenir avec espoir.

De gauche à droite, Bruno Margollé, président de la CME, Eric Gosselin, directeur général, et Daniel Leprêtre, président de l'armement coopératif Acanor.
De gauche à droite, Bruno Margollé, président de la CME, Eric Gosselin, directeur général, et Daniel Leprêtre, président de l'armement coopératif Acanor.
De gauche à droite, Bruno Margollé, président de la CME, Eric Gosselin, directeur général, et Daniel Leprêtre, président de l’armement coopératif Acanor.

De gauche à droite, Bruno Margollé, président de la CME, Eric Gosselin, directeur général, et Daniel Leprêtre, président de l'armement coopératif Acanor.

Sortie d’une procédure de sauvegarde et de redressement judiciaire le 21 octobre 2014, la CME a obtenu du Tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer un plan de redressement sur dix ans et la continuité de son exploitation. Depuis, sa situation s’est nettement améliorée. Certes, l’assemblée générale du 6 juin à Etaples fait apparaître un chiffre d’affaires consolidé de 20,2 millions d’euros, loin des 28,9 de 2013 et des 36,8 millions de 2012. Mais le périmètre n’est plus le même, puisque la coopérative s’est recentrée sur ses fondamentaux (écorage, avitaillement, organisation de producteurs) : le département commercialisation, transformation et surgélation, déficitaire depuis de nombreuses années, a été cédé, tandis que la flottille a perdu six bateaux de plus en 2014. Malgré cela, la baisse du tonnage débarqué reste limitée (11 058 tonnes, – 13%) et, en valeur, les ventes se sont même légèrement améliorées (25,9 millions d’euros, + 0,6%), grâce à une belle progression du prix moyen (+ 16,5 %). L’organisation de producteurs, qui comptait 63 adhérents en 2014 sur Boulogne, Calais et Dunkerque, affiche un résultat net positif, tout comme la filiale qui exploite la poissonnerie et le restaurant d’Etaples.

L’excellente fin d’année avec des pêches miraculeuses d’encornet, le retour du rouget-barbet et du cabillaud, et la baisse du coût du gasoil, ont permis à nos exploitations de retrouver des trésoreries équilibrées” s’est réjoui le président Bruno Margollé, réélu pour six ans. Le premier trimestre 2015 est de la même veine, avec un chiffre d’affaires en hausse de 29 %.

L’ambition renaît. De quoi mener à bien de nouveaux projets projets immobiliers : “en fin d’année, explique le directeur général Eric Gosselin, le siège social de la CME et de sa filiale Acanor vont emménager dans le bâtiment que construit le Département du Pas-de-Calais à côté de la capitainerie à Etaples ; le Comptoir de la mer, au rez-de-chaussée, ouvrira au printemps 2016. A Boulogne, tous les services (écorage, avitaillement, forge) de la CME, de la nouvelle coopérative Pêcheurs d’Opale et de l’armement Scopale – créé avec Scapêche pour permettre à des jeunes patrons de se lancer dans la construction d’unités plus polyvalentes et moins énergivores – se regrouperont dans un ensemble de 1 500 m² construit sur le quai Le Garrec du bassin Loubet, là où accostent les bateaux de la flottille étaploise. La première pierre sera posée en janvier 2016.” La pérennité de cette flottille n’est pas neutre dans l’approvisionnement des marchés nationaux et d’export : la CME, qui représente la moitié de la pêche boulonnaise, est le premier producteur français pour cinq espèces : merlan, maquereau, encornet, plie et cabillaud. Et dans le top cinq pour le hareng, la sole, la roussette, le rouget-barbet et le tacaud.