Restos du Cœur : l’urgence...

«Aujourd’hui, on n’a plus le droit ni d’avoir faim, ni d’avoir froid !» C’était en 1986, au siècle dernier, la chanson des Restos et la bande à Coluche faisait prendre conscience à l’Hexagone entier que dans le pays des gens ne mangeaient pas à leur faim. Trente-sept ans plus tard, elle résonne toujours et encore et prend aujourd’hui une dimension quasi hors norme.

© : Les Restos du Cœur
© : Les Restos du Cœur

 Avec l’inflation, l’association s’attend à livrer près de 170 millions de repas cette année, soit 30 millions de plus que l’an passé. Sur les trois premiers mois de la campagne d’hiver, l’association a enregistré une augmentation de + 22 % des personnes accueillies. «Nous voyons aujourd’hui des gens qui n’auraient jamais imaginé frapper à notre porte», assure Patrice Douret, le président bénévole des Restos du Cœur. Le 22 mars dernier à l’occasion d’une conférence de presse, il tire la sonnette d’alarme sur cette situation plus que préoccupante. Si la traditionnelle collecte nationale au début du mois de mars a affiché près de 8 700 tonnes de denrées alimentaires et produits de première nécessité récoltés «elle ne suffira pas à faire face aux besoins et nous avons bon nombre d’incertitudes sur la campagne d’été.» L’urgence est de mise, à l’instar de l’ensemble des associations d’aide alimentaires. Si en local, les partenariats avec l’écosystème entrepreneurial sont présents depuis de longue date, c’est un véritable appel général au peuple Entreprises qui est lancé ! Le Crédit Mutuel Alliance Fédérale a été le premier à y répondre en consacrant une aide exceptionnelle de 5 M€ grâce au dispositifs Dividende social, un dispositif permettant un meilleur partage de la valeur des entreprises. «Nous aurons besoin d’autres belles initiatives sur ce modèle, tellement les besoins sont importants et vont le rester, nous le craignons», continue Patrick Douret. Avec une inflation alimentaire qui a atteint sur un an les 14,8 % et qui pourrait dépasser les 15 % au mois de juin, ces dires devraient, hélas, se confirmer.