Conjoncture - Grand Est

Résistance en trompe-l’œil...

Des rebonds d’activité entre les deux confinements. Un redressement de l’emploi entre le 2e et le 3e trimestre dans certains secteurs. Des défaillances d’entreprises en net recul et de nombreuses créations d’entreprises. Les chiffres divulgués dans l’enquête de l’Insee Grand Est la semaine dernière s’affichent comme «un trompe-l’œil», comme l’assure l’Institut.

D’après la dernière enquête de l’Insee, l’économie du Grand Est apparaît mieux résister que la moyenne nationale. Une résistance jugée en trompe-l’œil.
D’après la dernière enquête de l’Insee, l’économie du Grand Est apparaît mieux résister que la moyenne nationale. Une résistance jugée en trompe-l’œil.

Artificiel ! C’est un peu la qualification que l’on peut employer au niveau des différents chiffres sur la situation conjoncturelle de la région. La semaine dernière, l’Insee Grand Est fait paraître une enquête sur la situation économique de la région. Le titre en dit long : «L’économie tente de résister à la crise sanitaire». La légère bouffée d’oxygène enregistrée entre les deux confinements est loin de permettre d’affirmer que la relance économique est réellement pour les semaines à venir. La résistance apparaît tout de même bien palpable. «Lors du premier confinement, l’activité économique avait fortement chuté (- 30 % en avril par rapport à son niveau de fin 2019). Elle a redémarré progressivement pour être seulement à 3 % inférieure à son niveau d’avant-crise en octobre», peut-on lire dans cette enquête. Le deuxième confinement, commencé le 30 octobre, a fait à nouveau chuter fortement l’activité.


Jusqu’ici tout va bien... ou presque

«La baisse est cependant moins importante que lors du premier confinement (- 11 % en novembre par rapport à fin 2019, contre - 30 % en avril). Certaines activités, à l’arrêt lors du premier confinement ont pu se poursuivre, au moins partiellement. Ainsi le travail continue dans l’industrie et la construction et la liste des commerces autorisés à rester ouverts au public est un peu plus large que lors du premier confinement.» Bilan des courses : l’activité apparaît donc baisser un peu moins dans la région qu’au niveau national. «Sur le mois de novembre, l’économie régionale serait un peu moins affectée qu’au niveau national (- 11,4 % par rapport à son niveau d’avant-crise pour - 12,3 % au niveau national). L’agriculture, l’industrie et les services non marchands, relativement moins touchés, occupent une place plus importante dans la région que dans l’ensemble de la France, ce qui limite le ralentissement économique.» Pour le moment, comme dit l’adage : «jusqu’ici tout va bien...» ou presque. Seuls les secteurs touchés de plein fouet par les restrictions d’ouverture (restauration, événementiel ; activités culturelles et sportives) demeurent fortement affectés. Cette situation devrait perdurer encore quelques temps. Cette durée pourrait être tout simplement fatale pour bon nombre d’établissements.