Résine Factory : une entreprise qui gagne

 

De bons produits. «Nous commençons à être un peu à l’étroit et comptons déménager bientôt.» Dans ses locaux de Roubaix, Résine Factory fait travailler une équipe d’une dizaine de personnes dont la moyenne d’âge ne dépasse pas 30 ans. La société vend du mobilier de jardin et le prix du panier moyen tourne autour de 500 à 1 000 €. Il provient de Chine où se rend Arnaud Senlis deux fois par an. «La Chine fait peur. A tort, je pense. Pour ma part, je m’attache à des fabricants qui respectent mes critères et nous optons pour la qualité. Pour cela, je me fais seconder par un acheteur qui réside à Hongkong et en est originaire. Je sais pouvoir compter sur ses choix et ses compétences ainsi que sur son sens de la négociation. Sa nationalité chinoise facilite les transactions.» Forte de son succès, Résine Factory a ajouté, un peu à la fois et de façon mûrement réfléchie, quelques meubles complémentaires :  des serres, des tentes de réception, des trampolines, des parasols…

 

De bons achats. «Il ne s’agit pas de proposer une multitude de produits car ce serait contraire au développement de l’entreprise. Notre force repose sur une gamme relativement limitée de produits qui ont fait leurs preuves. Le fait de les faire fabriquer en grande quantité réduit les coûts de production et augmente mathématiquement nos marges.» La société ne veut pas s’éparpiller. Elle tient à la qualité et à la traçabilité de ses produits. Son e-réputation, très positive, fortifie son développement. Vendre du mobilier volumineux en ligne s’avère  un créneau porteur. Le client, livré à domicile, ne doit pas se préoccuper de l’enlèvement des marchandises, nécessitant souvent l’utilisation de fourgonnettes. «Nous livrons en 24 ou 48 heures express pour tous les produits disponibles et stockés à Neuville-en-Ferrain où la société Roussel assume la logistique. Le mobilier volumineux en stock est livré en dix jours maxi sur rendez-vous, et nous vendons essentiellement sur la France et particulièrement dans les zones rurales ou montagneuses, non desservies pas la grande distribution. Pour l’instant, je n’envisage pas de m’étendre à l’international car ce serait assez complexe et pas forcément rentable.»

 

Une réputation à tenir. Résine Factory est consciente de l’impact de la concurrence. «Nous sommes pas mal copiés mais nos concurrents ne peuvent obtenir le même rapport qualité/prix en raison du sourcing de qualité que nous avons trouvé en Chine.» La société est bien référencée. Elle a également ses entrées sur les places de marché du e-commerce, soit eBay, Amazon, Redoute, Pixmania, rueducommerce. Un impact important  sous la marque “Alice Garden”.  «Les critères d’entrée dans ces réseaux de vente sur le Net sont sélectifs. Nous remplissons les exigences.» A 35 ans, Arnaud Senlis n’a pas perdu de temps. Issu d’une école de commerce, il a commencé sa carrière en qualité d’acheteur à Hongkong. C’est en observant les ventes réalisées sur eBay par son ami d’enfance Thibaut Bayart, aujourd’hui son associé, qu’il a eu l’idée de se lancer dans le e-commerce. Trois mois auront été nécessaires pour l’élaboration de son projet. «Je ne me suis pas fait accompagner, je n’en ai pas eu le temps, ni vraiment l’envie car je savais où j’allais.» Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 3 millions d’euros la seconde année et, en cette troisième année non terminée, déjà près de  8 millions d’euros. Ces résultats ne sont pas  le fruit du hasard : toute l’équipe se mobilise fortement et se sent impliquée dans le développement de la société à taille humaine. «Chaque collaborateur est employé selon ses compétences. Nos clients nous appellent afin d’obtenir des conseils car, je le rappelle, le prix moyen du panier reste élevé. En pleine saison, le téléphone ne cesse pas de sonner. J’accorde beaucoup d’importance au SAV et également au suivi des produits et aux performances des ventes. Nous sommes constamment disponibles et réactifs. Je sais pouvoir compter sur mes neuf collaborateurs, tous en CDI.» Les bonnes personnes aux bons postes, une affirmation qui semble simple mais exige une remise en question constante. En qualité de manager, Arnaud Senlis semble maîtriser ce paramètre sensible. Le critère du bon dirigeant est peut-être le 4^e critère de la réussite, un aspect non exprimé mais indéniablement sous-jacent.