Réouverture et incertitudes
Le retour espéré des consommateurs par les commerçants a eu lieu le week-end dernier à différentes échelles entre les habitués retrouvant, presque, leurs habitudes et les aujourd’hui inconditionnels du soutien au commerce local faisant leurs emplettes à grande dose d’éthique. Reste que le soutien et l’empathie (qui est quasiment devenu un bien de grande consommation) ne peuvent résoudre toutes les problématiques. Le protocole sanitaire des huit mètres carrés d’espace vital dans une boutique a dû être plus que délicat à faire respecter et le fait que la grande distribution a, elle aussi, rouverte ses rayons de produits dits «non essentiels», sont autant de paramètres que les commerçants de proximité vont ressentir dans les jours à venir. La grande question est de savoir si la tendance espérée de voir revenir une consommation (souvent frénétique à la veille des fêtes de fin d’année) va se confirmer. Pas si sûr vu le climat social qui se profile. Les consommateurs invétérés commencent à freiner des quatre fers et préfèrent jouer la carte de l’épargne de prudence que de cramer leur carte bleue. Vient s’ajouter le fait que les modes de consommation sont aujourd’hui littéralement chamboulés. Le boom des commandes via internet n’est plus à faire et le fait que le groupe La Poste dans la région enregistre sur certains de ses points de collecte des hausses de plus de 60 % de colis par rapport à la même période, laisse présager que le e-commerce (et principalement celui du géant que l’on connaît) va gentiment rafler la mise. La faute à qui ? Un peu à tout le monde ! Les commerçants de proximité ont, pendant leur période de fermeture obligatoire de ces dernières semaines, abattu (avec plus ou moins de bonheur) la carte des différentes plateformes proposées par les collectivités ou tout simplement créé leur solution de click and collect propre, histoire de continuer à faire tourner au minimum la machine. «La digitalisation est nécessaire mais elle ne fait pas tout !», assure un représentant d’une chambre de métiers de la région. L’outil numérique, après avoir été un pansement sur une plaie béante, ne sera qu’un atout supplémentaire pour faire fructifier une activité. Reste que pour la grande majorité aujourd’hui, l’urgence est surtout de tenter de pouvoir faire face aux différentes échéances financières qui se profilent à l’horizon. Comme esprit de Noël, on a déjà vu mieux, et en plus (faudrait pas l’oublier), le virus court toujours…