Renforcer le lien entre recherche et entreprises
À l'occasion de son dixième anniversaire, le centre de recherche Inria Lille – Nord Europe a inauguré début décembre son nouveau démonstrateur et ses bureaux au sein du bâtiment Place à EuraTechnologies. Baptisé «Interface», il a pour objectif d’être une vitrine régionale des savoir-faire en matière de nouvelles technologies.
Un bras robotique, des conteneurs intelligents, un algorithme logistique…. Les prototypes et miniatures se succèdent sur les 300 m2 de surface du nouveau démonstrateur d’Inria Lille – Nord Europe, inauguré début décembre à EuraTechnologies. Baptisé Interface, l’espace, financé par la Région, la MEL et l’Etat via Inria, vise à montrer du concret. Véritable îlot des sciences des données, de l’intelligence artificielle, de la robotique et de l’interaction machine, le démonstrateur englobe un start-up corner qui met en avant les jeunes pousses de l’institut de recherche. Parmi elles, Vekia, Axellience, Diagrams, Go Touch VR ou encore Escalibur voient leurs travaux affichés au sein d’Interface. Un podium renouvelé tous les six mois à un an. Le troisième bâtiment de l’institut de recherche – il en possède deux au parc scientifique de la Haute-Borne à Villeneuve-d’Ascq – a la particularité de se rapprocher de ses collaborateurs et des entreprises. Ainsi, il accueille deux équipes de recherche : l’équipe Bonus (optimisation des process) et l’équipe-projet Spirals (cloud). À celles-ci viennent s’ajouter un service de transfert technologique et partenariats, ainsi que la plateforme InriaTECH, conçue pour faciliter la circulation des technologies élaborées par des équipes de recherche vers des entreprises. Cette dernière encourage la création de start-up et bénéficie de financements de la Région ainsi que du FEDER (Fonds européen de développement régional).
Une vitrine d’innovations
Parmi les projets présentés, un algorithme pour optimiser les opérations de préparation de commandes dans l’entrepôt de l’entreprise Jules. L’équipe de recherche Inocs qui a travaillé avec la société a cherché, à l’aide d’un simulateur en réalité virtuelle, à diminuer les distances parcourues par les employés, par une réorganisation des emplacements des produits dans l’entrepôt de stockage. En matière d’intelligence artificielle, l’équipe Fun a travaillé avec la start-up marseillaise TRAXENS pour présenter ses conteneurs intelligents. Transportés par voie routière, ferroviaire ou maritime, ils sont soumis régulièrement à des risques de chute. Pour y remédier, l’équipe de recherche et l’entreprise ont imaginé des capteurs pour relever tout problème durant le trajet. Les conteneurs sont ainsi capables non seulement de communiquer entre eux, mais aussi d’élire un «chef d’équipe» qui reportera toute anomalie. La solution est encore à l’état de test. Dans un autre registre, l’équipe-projet Sequel a imaginé un mode d’apprentissage dédié à l’intelligence artificielle. Le but ? Améliorer la reconnaissance d’image avec un usage final, pour les voitures autonomes par exemple. L’équipe a créé deux applications, Guess What («devinez quoi», ndlr) et Visual QA, pour stimuler le programme. Un réseau de neurones analyse l’image dans le premier cas quand le second examine la question posée par rapport à l’image visualisée. Pour l’instant le système s’autoalimente et n’est qu’au stade de jeu en ligne.
Un tremplin pour les futurs créateurs de start-up
Pour Isabelle Herlin, il est important «d’améliorer le lien entre recherche et entreprise». «Interface est au service de cet écosystème numérique.» Le lieu du nouveau bâtiment est clé pour l’institut de recherche, de par sa proximité avec EuraTechnologies et son incubateur. «Le but est de faire venir les entreprises qui passent par EuraTechnologies, poursuit-elle, que les start-up puissent chercher la technologie chez nous.» Il ne s’agit donc pas d’être un showroom industriel mais bien un générateur d’innovations. Via InriaTECH, l’objectif est également d’encourager la création d’entreprises. «Nous avons une palette d’outils mis en place pour faciliter l’entrepreneuriat.» Ainsi, les jeunes motivés sont invités à passer un ou deux ans de formation au sein du centre de recherche afin de s’approprier les technologies présentes pour construire leur projet de création de société. Les candidatures sont ouvertes à tous les profils. «Nous faisons venir des gens qui ont vraiment envie de se lancer et qui veulent en apprendre plus sur nos technologies.»