Une usine prête à accueillir la Megane eVision

Renault Douai prend le virage de l'électrique

L'usine Renault Douai nous a ouvert ses portes après travaux pour le lancement de la présérie de sa future voiture électrique, la Megane eVision. Pierre-Emmanuel Andrieux, directeur de l'usine depuis janvier, a présenté les perspectives 2021 du groupe, aux côté de Luciano Biondo, devenu directeur du pôle industriel Nord pour Renault après avoir quitté Toyota Valenciennes.

Pierre-Emmanuel Andrieux, directeur de l'usine Renault Douai, et Luciano Biondo, directeur du pôle Industriel Nord pour le groupe.
Pierre-Emmanuel Andrieux, directeur de l'usine Renault Douai, et Luciano Biondo, directeur du pôle Industriel Nord pour le groupe.

«Ensemble, construisons l'avenir du véhicule électrique.» Ce nouveau slogan décore ici et là les bâtiments de l'usine Renault Douai, qui a fêté ses 50 ans l'année dernière.    

S'il n'en sort aujourd'hui que des voitures thermiques comme la Renault Espace, ou encore la Talisman, le site compte prendre le virage de l'électrique cette année. «C'est une nouvelle ère de la voiture citadine en France et il ne faut pas la louper», déclare d'ailleurs Luciano Biondo, actuel directeur du pôle industriel Nord pour le groupe Renault et ex-PDG de l’usine Toyota à Onnaing

Ce tournant sera concrétisé par la Megane eVision, la future voiture électrique du groupe produite à Douai, pour l'instant au stade de présérie. La date d'accord de fabrication pour la commercialiser n'est pas encore communiquée, mais on peut l'attendre pour fin 2021.

550 millions d'euros de travaux

L'usine est déjà prête à accueillir cette prochaine production. Sept semaines de travaux ont été nécessaires en décembre et janvier pour revoir l'organisation des différents bâtiments. Et «1 000 ouvriers ont travaillé sur 257 chantiers, pour un investissement total de 550 millions d'euros», indique Pierre-Emmanuel Andrieux, directeur de l'usine Renault Douai depuis le début de l'année.

Côté lignes d'assemblage, deux anciens bâtiments sur deux étages ont été réunis en un seul en rez-de-chaussée, pour assurer l'efficacité et le confort des opérateurs ; 9 400 heures de formation ont été dispensées pour que tous puissent s'approprier les nouvelles machines et maîtriser la nouvelle «culture de l'électrique».

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Espoirs d'une success story à la Scenic

Le thermique continuera d'être produit au même endroit dans un premier temps, bien que Pierre-Emmanuel Andrieux évoque un passage au tout-électrique à terme. «Le rythme de cette transition dépendra, d'un côté, de la demande des consommateurs ; et de l'autre, de l'avancer des normes sur le CO2... Ce sont nos deux indicateurs de développement», explique Luciano Biondo.

Renault espère que sa Megane eVision obtiendra un succès semblable à celui du Scenic. Selon le directeur du pôle industriel Nord du groupe, les clés de la réussite se trouveront dans la démocratisation des véhicules électriques.

«L'objectif serait de baisser encore le prix de la voiture de 600 euros», estime Luciano Biondo. Pour cela, l'usine est prête à faire toutes les économies possibles dans ses frais fixes de fonctionnement. A commencer par le foncier. En 2016, Douaisis Agglo avait déjà racheté 70 hectares des 350 initiaux du site. La direction estime que 100 nouveaux hectares seraient à supprimer.

La fin de la crise économique est, elle aussi, attendue avec impatience pour pouvoir se projeter concrètement. Depuis un an, la production de voitures est en chute libre. En sortant 30 voitures par heure, l'usine de Douai est à la moitié de sa capacité de production. En 2020, seuls 59 000 véhicules ont été produits, contre 90 000 l'année précédente.

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