«Remettre les mains dans la terre»
Le Carré Fantastik commercialise des potagers en bois. La jeune entreprise audomaroise espère redonner aux gens le plaisir de jardiner. Mais pas seulement…
“Il faut cultiver notre jardin”. La célèbre morale du Candide de Voltaire est en train de reprendre des couleurs du côté de Saint-Omer, en plein marais audomarois. Depuis un peu plus d’un an, Valérie Fauckez et son frère Jérôme développent le Carré Fantastik, une jeune entreprise spécialisée dans les carrés potagers modulaires, «fabriqués en France» insiste la présidente de cette SAS basée à Campagne-lès-Wardrecques. Alors, de quoi s’agit-il ? «Ce sont de petits carrés en bois que l’on peut moduler selon ses envies et qui s’assemblent sans clous ni vis», détaille Valérie Fauckez.
Des projets avec les bailleurs sociaux
En fait, tout dépend des envies de chacun. «Parfois, on peut avoir un peu peur de ne pas maîtriser l’espace», raconte la présidente qui sait de quoi elle parle : «Dans le temps, j’avais en potager de 100 m². Et j’ai fini par ne plus m’en sortir !» Chaque apprenti jardinier peut donc démarrer avec un petit carré, puis en ajouter d’autres au fur et à mesure de ses envies et surtout du temps qu’il souhaite y consacrer. «On mesure son avancée et on segmente bien l’espace», détaille encore Valérie Fauckez. On peut aussi aménager son jardin au gré de ses diverses activités. «Aujourd’hui, les gens aiment avoir des zones délimitées dans leur jardin, que ce soit un potager, un espace pour les fleurs ou des zones de jeu.» Et puis, bien sûr, cette formule de carré en bois offre la possibilité aux personnes qui vivent en appartement de s’aménager un petit coin de verdure sur leur balcon. C’est toujours ça de pris…
Mais le Carré Fantastik, c’est aussi et surtout une offre à destination des professionnels et des collectivités. «Nous avons des projets avec deux bailleurs sociaux, annonce Valérie Fauckez. L’idée est d’installer des potagers collectifs. Mais, au-delà de ça, l’objectif est de fédérer les habitants et de créer du lien social.» Tout un programme pédagogique devrait aussi se mettre en place : «Pour expliquer aux gens ce qu’est une limace, un ver de terre, à quoi ils servent. Nous voulons sensibiliser les gens à l’écosystème d’un potager, pourquoi on n’a pas des tomates toute l’année par exemple…» En lisant d’un peu plus près l’étiquette des légumes que l’on trouve dans la grande distribution, les gens réaliseront un peu plus l’impact environnemental si l’on consomme des tomates ou des melons au mois de janvier.
Optimisme pour l’avenir
Le Carré Fantastik s’inscrit aussi dans une démarche RSE. «Déjà, nous voulons défendre notre territoire», explique Valérie Fauckez, rappelant au passage qu’elle est petite-fille de maraichers du marais audomarois. «Aujourd’hui, nous ne sommes que deux dans l’entreprise, mais on espère rapidement créer des emplois.» Favoriser la production locale, c’est aussi remettre les circuits courts d’approvisionnement à l’ordre du jour, un enjeu défendu par les deux jeunes dirigeants. «Nous voulons que les gens retrouvent le plaisir de mettre les mains dans la terre», conclut Valérie Fauckez. Avec 20 000 euros de chiffre d’affaires sur la première année, Valérie et Jérôme tablent sur un CA de 80 000 euros pour 2020. «Notre activité est saisonnière, s’inquiète néanmoins la présidente. Le confinement est bien mal tombé. Mais ce qui nous rassure, c’est que beaucoup de projets ont été gelés mais pas abandonnés ! On reste optimistes !».