L’association de Pierre Gattaz au soutien des plus éloignés de l’emploi

Ébloui. Par le dynamisme des entreprises du territoire. Par les perspectives d’emplois. Par les belles implantations d’industries décarbonées annoncées. C’est ainsi que Pierre Gattaz, ancien président du Medef et fondateur de l’association Y croire pour agir, a décrit son sentiment lors de son passage à Dunkerque le 6 juin dernier, ajoutant que «Dunkerque a tout compris». 

Il venait saluer la dernière promotion de cinq conseillers à l’emploi d’Entreprendre Ensemble, association locale qui travaille sur le champ de la réinsertion, formés par son association à sa méthode dite des «trois jours pour sauter le pas». «Elle est basée sur une approche très humaine. Les personnes que nous accueillons ont été cassées par des années de chômage, qui les ont découragées et les ont engluées dans la spirale de l’échec. Notre premier travail est donc de leur redonner confiance, d’abord en elles-mêmes, puis dans leur territoire, de leur prouver qu’elles savent faire pour qu’elles retrouvent de l’allant. Au-delà, nous sommes là aussi pour leur donner le réseau professionnel qui leur manque. Quand elles ont repris assez confiance en leur capacité et retrouvé un savoir-être, la plupart se sent assez solide pour partir en formation, devenir auto-entrepreneur ou bien trouver un CDD ou un CDI», détaille Pierre Gattaz. Depuis 2020, Y croire pour agir a reçu 1 300 personnes, essentiellement dans les Hauts-de-France, sa région pilote. À l’issue de l’accompagnement, 75 % d’entre elles avaient trouvé une solution de sortie soit, à parts égales : en devenant auto-entrepreneur, en se lançant dans une formation ou en trouvant un CDI.

75 % des personnes accompagnées sorties d'affaire

Depuis sa création en 2020, Y croire pour agir a essaimé sur de nombreux territoires des Hauts-de-France en s’appuyant sur l’existant. Ainsi, à Dunkerque, avec la formation de cinq premiers conseillers à l’emploi d’Entreprendre Ensemble, en charge des personnes qui en sont le plus éloignées. Cette association (120 salariés) œuvre pour la réinsertion depuis près de 30 ans, en s’appuyant sur un réseau d’entreprises locales et en collant à ses besoins de main d’œuvre. «Ce travail main dans la main avec les réalités de terrain est essentiel pour réussir. Nous avons d’ailleurs de très beaux parcours ici qu’il faudrait encore plus valoriser. En intégrant à notre boîte à outil la méthode développée par Y croire et agir, nous espérons pouvoir sortir de la précarité encore plus de monde. À terme, mon souhait est que l’ensemble de nos conseillers qui prennent en charge ce public très fragile puissent être formés», précise Christine Decodts, présidente d’Entreprendre Ensemble, «car, avec la réindustrialisation et les 20 000 emplois qui se profilent à dix ans, il y a un énorme besoin de main d’œuvre. Il serait normal que cela profite d’abord aux habitants du territoire». Le bassin d’emploi de Dunkerque accuse actuellement un taux de chômage de 8%, soit bien moindre que les 12 à 13% auxquels il était habitué.