Régionales, départementales : question d’identité sur fond de Covid…

Début mars dans le Territoire de Belfort à l’entrée du département du Haut-Rhin, le premier panneau officiel de la toute récente Collectivité européenne d’Alsace (créée en janvier dernier et regroupant les départements du Haut-Rhin et Bas-Rhin, restant des circonscriptions administratives de l’État) est installé. Une centaine de panneaux, où figure le nom Alsace accolé à celui du département du Bas-Rhin ou du Haut Rhin et du logo de la collectivité, ont été ou sont aujourd’hui en cours d’installation. La création de cette nouvelle collectivité dans le paysage régional a fait couler beaucoup d’encre, et suscite toujours bon nombre d’interrogations, mais elle est loin d’être une surprise. Dès la création de la région Grand Est, en janvier 2016, bon nombre d’élus alsaciens ont souhaité donner une plus grande place institutionnelle à l’Alsace. En octobre 2018, après plusieurs discussions entre les membres du gouvernement, les élus locaux des départements concernés, une déclaration commune visant à la création de cette collectivité est signée.

Identité régionale

Le parcours se termine en octobre 2020 où deux ordonnances (portant sur diverses mesures institutionnelles) viennent compléter la création législative de cette collectivité par la loi du 2 août 2019 relative aux compétences de la collectivité européenne d’Alsace. Une donne essentielle dans l’histoire de la jeune région Grand Est ! C’est dans ce contexte d’affirmation d’identité régionale que les élections régionales et départementales sont annoncées à la mi-juin (voir encadré). Le Grand Est, région XXL avec ses dix départements s’étendant sur plus de 57 000 km² de Strasbourg à l’Est et Nogent-sur-Seine à l’Ouest, a su démontrer son unité depuis le début de la crise sanitaire. Les dispositifs régionaux mis en œuvre n’ont pas fait, à quelques exceptions près, l’objet de critiques virulentes et l’union sacrée des forces est toujours bien palpable. En coulisses, les stratégies politiques commencent à s’orchestrer, des projets d’union commencent à voir le jour histoire, pour certains, de ne pas revivre le scénario des dernières élections régionales de 2015. À ce niveau électoral, région et surtout départements, les approches politiciennes sont naturellement présentes mais l’important, du moins, c’est ce que recherche la majorité des électeurs, est surtout l’efficience à mener les différentes actions nécessaires pour continuer à faire de la région Grand Est et de l’ensemble de ses territoires, une région s’inscrivant dans un avenir serein. Reste que l’échéance l’an prochain de l’élection présidentielle risque fortement de prendre le dessus sur les enjeux régionaux. Un avant-goût de 2022 dans quelques mois apparaît donc se profiler.