Réforme du rythme scolaire : dernières semaines pour se prononcer

Les municipalités ont jusqu’au 31 mars pour se prononcer sur la date de mise en application de la réforme des temps scolaires. Alors que les avis divergent à la ville comme à la campagne, Bernard Beignier, recteur de l’académie, souhaite une démarche positive de la part de chacun.

Bernard Beignier souhaite que chaque mairie fasse le compte et voie où faire l’effort.
Bernard Beignier souhaite que chaque mairie fasse le compte et voie où faire l’effort.

 

Bernard Beignier souhaite que chaque mairie fasse le compte et voie où faire l’effort.

Bernard Beignier souhaite que chaque mairie fasse le compte et voie où faire l’effort.

Les communes ont jusqu’à la fin du mois pour se prononcer sur la date à laquelle elles mettront en application la réforme de l’organisation du temps dans les écoles maternelles et élémentaires. Certaines y passeront dès la rentrée 2013/ 2014. D’autres préfèrent attendre la rentrée suivante et prendre davantage de temps pour s’organiser.

Le système actuel est-il suffisant ?
L’objectif de la réforme est de proposer un rythme scolaire plus équilibré aux élèves du premier degré en allégeant la journée d’enseignement et en répartissant la charge de travail sur neuf demijournées au lieu de huit actuellement. Les temps libérés en fin de journée ou pendant la période méridienne seraient ouverts à des activités culturelles afin de donner la même chance d’ouverture au monde à tous les enfants. L’organisation de la semaine scolaire de chaque école est décidée par le directeur académique des services de l’Education nationale agissant par délégation du recteur, le cas échéant sur la base d’une proposition émanant du conseil d’école ou du maire ou du président de l’établissement public local de coopération intercommunal après avis de l’inspecteur de l’Education nationale chargé de la circonscription d’enseignement du premier degré et après avis du maire. C’est cet avis qui devra être rendu au premier avril.
« Nous comprenons que les élus voient les difficultés qui peuvent apparaître, déclare Bernard Beignier, recteur de l’académie d’Amiens. Mais la véritable question qu’il faut se poser c’est : est-ce le système actuel est suffisant ? Non : tout l’enseignement est concentré sur quatre jours, ce système a atteint ses limites. Nos élèves ont les journées les plus chargées d’Europe. Or, nos jeunes n’ont plus l’attention d’antan et puis l’éducation ce n’est pas seulement les fondamentaux mais c’est aussi les activités extrascolaires qui autorisent la découverte du monde. L’école doit être faite pour l’enfant, pas pour satisfaire le rythme de vie des adultes. Nous devons nous demander de quoi a véritablement besoin l’enfant d’aujourd’hui et faire des efforts pour satisfaire ce besoin. Je ne nie pas que faire des efforts, c’est faire des sacrifices mais c’est au bénéfice de tout le pays que nous le ferons. Et cela passe par la réforme de notre école primaire qui est la pierre angulaire de notre système. » Dans les communes, plusieurs élus grincent des dents. Beaucoup s’inquiètent pour la prise en charge des encadrants des temps parascolaires. L’Etat a promis de verser une somme forfaitaire aux communes qui appliqueront la réforme dès la rentrée prochaine mais des élus estiment que l’engagement n’est pas suffisant et ne couvre pas la dépense. D’autres soulèvent aussi la question des transports scolaires. « Pour trouver les solutions, nous faisons confiance aux élus des territoires pour laisser libre cours à leur imagination. C’est une réforme à appliquer en cohérence avec la réalité de chaque secteur géographique et à construire dans un véritable projet éducatif territorial. Je souhaite une démarche positive de la part de chacun. Il faut être clair : nous pouvons reporter l’application de la réforme mais je crois à l’audace. »