Réflexions et partages d’expérience autour de l’industrie du XXIe siècle
Les 2es Rencontres européennes du CO2 ont rassemblé à Dunkerque de nombreux industriels et institutionnels engagés dans la réduction et la valorisation des émissions de CO2, pour faire un point sur les enjeux liés à la transition énergétique du secteur.
Particulièrement industrialisé, le territoire dunkerquois est parmi ceux qui émettent le plus d’émissions de CO2 en France. Mais c’est aussi un territoire qui affiche de grandes ambitions en termes de réduction de ces émissions, aussi bien du côté des institutionnels que des industriels. Pas étonnant, dans ce contexte, qu’il ait été à l’initiative des Rencontres européennes du CO2, dont la deuxième édition s’est tenue à Dunkerque le 8 octobre dernier. L’idée était d’échanger sur les expériences et avancées de chacun en termes d’approvisionnement en énergies décarbonées, de transformation des process, d’innovations pour capter, stocker et valoriser le CO2 (comme le font actuellement localement l’énergéticien Total et le sidérurgiste ArcelorMittal), de fiscalité et de réglementation autour du CO2, ou encore des expériences territoriales intégrées, par exemple l’écologie industrielle développée depuis des décennies dans le Dunkerquois.
Lors de cette journée, il a aussi beaucoup été question du manifeste du «Collectif CO2», né en 2019 à l’issue de la première édition des Rencontres et signé par des industriels et des institutionnels de la Côte d’Opale1. Ces derniers ne remettent pas en cause la taxe carbone instaurée depuis 2014 en France mais réclament qu’une part des montants financiers collectés par l’Etat soit injectée dans les territoires afin de soutenir les projets des industriels en matière d’approvisionnement en énergies renouvelables et décarbonées, et pour favoriser l’accueil de démonstrateurs et l’investissement dans les process innovants de réduction, captation, valorisation et stockage du CO2. Cette initiative inédite, mobilisant industriels et institutionnels autour de la neutralité carbone et l’avenir d’une industrie locale plus respectueuse de l’environnement, avait été saluée à l’époque par les présidents de l’ADEME (Arnaud Leroy) et de la Mission Rev3 (Philippe Vasseur).
Depuis, le Collectif a bien avancé sur ces questions puisqu’il a confié à Euraénergie deux études portant sur des projets de réduction des émissions de CO2. La première étudie la faisabilité technique et financière d’une «autoroute de la chaleur» reliant des industries émettrices de chaleur fatale à d’autres sites qui pourraient valoriser cette énergie dans leur process ou pour chauffer leurs locaux. La seconde est une étude prospective qui doit permettre d’élaborer la feuille de route territoriale à 20 ans pour la valorisation du CO2. Elle a pour objectif d’identifier des solutions de captage, de stockage, de transport et d’utilisation du CO2, par exemple en tant que nouvelles matières premières. Les résultats de ces deux études seront connus avant la fin de cette année.
1. ArcelorMittal, Liberty Aluminium Dunkerque, Comilog Dunkerque, Ferroglobe Manganèse France, Suez France Eau du Dunkerquois, Ch. Daudruy Vancauwenberghe, Engie Thermique DK6 France, Groupe CB, TRB, Carrières du Boulonnais, Total, SDGM, Eqiom Groupe CRH, CCI Littoral Hauts-de-France, Communauté urbaine de Dunkerque, Medef Côte d’Opale.