Réflexion pour tirer parti de la méthanisation

La brasserie familiale Duyck à Jenlain, dans le nord de l’Avesnois, se fait construire cette année 2014 une nouvelle salle de brassage (entre 2 et 2,5 millions d’euros).

Raymond Duyck au pied des nouvelles installations de prétraitement des eaux usées et des réacteurs.
Raymond Duyck au pied des nouvelles installations de prétraitement des eaux usées et des réacteurs.
D.R.

Raymond Duyck au pied des nouvelles installations de prétraitement des eaux usées et des réacteurs.

Son précédent gros investissement, en 2012-2013, pour un montant d’1,64 million, avait porté sur une nouvelle station de prétraitement de ses eaux usées et l’installation d’un dispositif de méthanisation. Les anciennes installations dataient du début des années 90. L’investissement avait bénéficié d’une aide de l’Agence de l’eau (15 %) et d’un prêt à taux zéro remboursable en dix ans (55 %).

Quel bilan tirer de cet investissement après un an de fonctionnement ? Raymond Duyck, le dirigeant, rappelle que la commune ayant réalisé sa station d’épuration, l’entreprise avait dû moderniser ses propres installations. «Pour faire un litre de bière, il faut cinq litres d’eau et l’on rejette environ 120 m3 par jour.» Il ajoute qu’une brasserie produisant plus de 50 000 hl  par an doit obligatoirement être équipée. Elle est soumise à un arrêté préfectoral d’exploitation et aux contrôles de la DREAL. Aujourd’hui, un bassin tampon de 500 m3 régule le débit d’eaux usées et deux réacteurs de méthanisation (125 m3 x 2) filtrent l’eau et produisent un gaz qui sert, en circuit fermé, à chauffer les effluents (les eaux usées à traiter). Pour l’instant, le surplus de gaz est brûlé.

Au-delà des obligations légales et des aides actuelles à la méthanisation, une meilleure valorisation du gaz produit est-elle envisageable ? Pour de la production d’eau chaude, un système de chauffage ? Raymond Duyck explique que la production du gaz étant liée à la production, il faut que le gaz soit utilisable tout au long de l’année et pas seulement l’hiver. Ou bien qu’un système de stockage soit possible. «Une étude de valorisation est en cours avec l’ADEME», indique-t-il.