Redécouvrir l'oeuvre du sculpteur Maurice Ringot

La disparition de la génération héritière directe du sculpteur berguois Maurice Ringot (1880-1951) détermine les héritiers de la seconde génération à faire don de seize œuvres de leur aïeul afin que sa mémoire ne se perde pas. Les sculptures doivent être restaurées avant d’être présentées au public. Dans ce but, autour de Guy Gervais, président des Amis du musée de Bergues, se déroule une campagne de mécénat participatif. Explications.

Une pièce maîtresse de la donation : la maquette du tympan de la cathédrale Notre-dame de la Treille.
Une pièce maîtresse de la donation : la maquette du tympan de la cathédrale Notre-dame de la Treille.

Issu d’une famille de tailleurs de pierre et de marbriers, Maurice Ringot est né à Bergues en 1880. Il reprend la tradition familiale du travail de la pierre en lui ajoutant la dimension artistique : il se fait sculpteur. Qualifié de «l’un des statuaires les plus importants en Flandre durant l’entre-deux-guerres» par Patrick Descamps, directeur du musée de Bergues, Maurice Ringot poursuivra sa carrière jusqu’à son décès en 1951, entre la commande civile, la décoration des monuments aux morts dans les années 20 et l’art sacré avec des interventions dans la statuaire d’une cinquantaine d’édifices religieux à travers le Nord, le Pas-de-Calais et même en Normandie.

Le don de la génération des petits-enfants. Le décès, au printemps 2015, de la dernière belle-fille de Maurice Ringot va provoquer un déclic. Guy Gervais, artiste photographe très implanté dans la ville, rend visite aux petits-enfants pour présenter ses condoléances et exprimer son amitié. La présence d’un dépôt récent d’un ensemble assez fourni d’affaires ayant appartenu à l’artiste au domicile de la défunte alimente la conversation. Là naît l’idée d’une donation effectuée par les petits-enfants au musée de Bergues. La municipalité soutient ce projet et le directeur du musée considère qu’il «redonnera vie et visibilité à l’œuvre de cet artiste quelque peu oublié». La donation est constituée de seize œuvres de l’artiste, dont la maquette du tympan du portail Saint-Eubert de la cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille de Lille que Maurice Ringot réalisa en 1936.

Sur www.culture-time.com. Ayant été l’élément déclencheur de cette donation, Guy Gervais continue de l’accompagner : il souhaite que le fruit de la donation puisse être présenté au public. Il s’appuie sur la structure qu’il préside, les Amis du musée, pour lancer une opération de mécénat participatif. Un budget de 18 800 euros a été défini. Sur le site www.culture-time.com, une page présente le projet et fait appel aux dons. Ceux-ci commencent à 20 euros et peuvent aller jusqu’à 500 euros et au-delà. L’appel de fonds a été divisé en trois paliers et le premier, fixé à 6 500 euros. Les donateurs seront gratifiés : inscription de leur nom dans des listes ou remise d’un tirage d’art ou d’un exemplaire du catalogue de la future exposition. Commencée en octobre, l’opération de mécénat s’achèvera le 31 décembre. Toujours sur la brèche, Guy Gervais relance chaque semaine l’intérêt des internautes en ajoutant un texte sur cette donation et son contexte sur la page dédiée du site de Culture Time. Quant aux petits-enfants de Maurice Ringot, ils ne se sont pas limités à ce qu’ils ont trouvé chez leur tante et fouillent avec persévérance les archives familiales. Outre les œuvres, arrivent aussi des outils, des calques préparatoires, des factures, etc. Des éléments qui seront utiles pour créer un «environnement» lors de la prochaine exposition. «Des dix-sept petits-enfants, douze ont rejoint l’association», commente Guy Gervais qui ne boude pas son plaisir. 

          

D.R.

Une pièce maîtresse de la donation : la maquette du tympan de la cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille.