Recrutements : les candidats veulent plus de transparence dans les offres d’emploi
HelloWork, qui a constaté la forte évolution du marché de l’emploi et du recrutement ces dernières années, en France, avec l’émergence de nouvelles pratiques du côté recruteurs et de nouvelles attentes côté candidats, a mené une étude. Revue des principaux résultats.
S’épanouir, mettre du sens dans son travail, avoir un bon équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle sont dorénavant des prérequis pour les candidats en recherche d’emploi. Anciennement Regionsjob et Cadreo, l’acteur digital français de l’emploi, du recrutement et de la formation HelloWork a mené une enquête, en mars dernier, sur les pratiques des recruteurs vs les attentes des candidats*.
Multiplication des canaux de recrutement
La tension sur le marché est telle que les recruteurs utilisent de multiples canaux pour recruter : services publics de l’emploi (Pôle Emploi et Apec), bases de CV ou CVthèques. «Le marché étant quasiment à l’avantage des candidats, les recruteurs utilisent tous les outils à leur disposition pour multiplier les points de contacts et trouver les profils qui leur font défaut», note François Leverger, directeur général d’HelloWork. Ils pratiquent également en nombre les salons emploi et jobdatings virtuels. Seule différence d’usage, les réseaux sociaux : les recruteurs les privilégient à 86%, tandis que les candidats ne sont que 51% à y recourir dans le cadre de leur recherche d’emploi. Canal de recrutement privilégié, l’offre d’emploi reste incontournable : c’est l’outil le plus utilisé à la fois par les candidats (91%) et par les recruteurs (96%).
Celle-ci permet pour l’entreprise de se présenter, de donner des renseignements sur sa marque employeur, ses locaux, la future équipe du candidat, etc. Elle doit contenir un maximum d’informations et de photos. Ainsi, 90% des candidats indiquent se renseigner sur l’entreprise avant de postuler et 72% consultent le site carrière de l’entreprise. Pour la majorité, la culture d’entreprise et l’environnement de travail – équipe, matériel, outils de travail… – sont primordiaux pour se projeter dans un nouveau poste. «L’offre d’emploi ne doit plus se réduire à la description d’un métier. Les candidats souhaitent savoir ce qui les attend réellement dans leur potentielle future entreprise. Rémunération, culture d’entreprise, future équipe sont autant d’informations déterminantes, avant même de postuler», détaille François Leverger.
Premier critère de choix, le salaire
L’étude montre également l’importance accordé au salaire dans les offres d’emploi : près de neuf candidats sur dix souhaitent le connaître avant de candidater et 68% que les avantages financiers (participation, ticket restaurant…) soient indiqués. Près de la moitié (45%) seraient moins susceptibles de postuler sans cette indication de rémunération. «Avant c’était une simple information, aujourd’hui, c’est devenu un critère de choix. La recherche d’emploi doit s’adapter ainsi aux codes et pratiques du e-commerce : est-ce qu’un consommateur viendrait acheter un produit si le prix n’était pas indiqué ?, interroge François Leverger. D’autant que rejoindre une entreprise est un choix plus engageant qu’un acte d’achat».
Si les candidats jugent que c’est l’élément le plus important dans une offre d’emploi, seulement un tiers des recruteurs disent l’indiquer systématiquement et un sur trois jamais. «Il faut faire évoluer ces pratiques car il y a une vraie attente du côté des candidats, insiste David Beaurepaire, directeur délégué d’HelloWork. La solution pourrait être d’annoncer une fourchette de salaire avec un écart qui ne dépasserait pas 5 000€».
Autres points clés à faire figurer sur l’offre d’emploi, le télétravail pour 55% des candidats et le déroulement du process de recrutement, avec plus de six candidats sur 10 qui jugent important d’être informés des étapes dès l’offre d’emploi. Pourtant, seulement une entreprise sur cinq les présente. «Dans un contexte de pénurie de candidats dans certains secteurs, les éléments de transparence sur le processus de recrutement ou le salaire vont permettre des candidatures plus éclairées et plus engagées, au bénéfice des candidats et des recruteurs», explique David Beaurepaire.
Un mois de process
Autre enseignement de l’étude, recevoir une réponse de la part des entreprises – dans un délai de deux semaines – n’est plus une option pour les candidats : 97% d’entre eux exigent un retour des recruteurs, suite à l’envoi d’une candidature ou d’un entretien. De leur côté, seuls deux recruteurs sur trois affirment envoyer un accusé de réception lorsqu’ils reçoivent une candidature. Concernant les entretiens, les candidats préfèrent un cycle de deux entretiens (59%) d’une durée de 45 minutes (40%), plutôt en présentiel (53%). Pour un recruteur sur deux, la durée idéale de l’entretien est d’une heure. Les candidats souhaitent pouvoir, lors de cet entretien, rencontrer diverses personnes de l’entreprise, notamment leur futur manager (77%) et l’équipe RH (49%).
En termes de timing, l’étude montre que pour 79% des candidats et 71% des recruteurs le process de recrutement entre la candidature et la réponse finale doit durer un mois au maximum. Enfin, signe probant de la complexité du recrutement, 76% des candidats et 79% des recruteurs pensent que l’autre partie est en position de force. «Il faut sortir de ce rapport de force et tendre vers un rapport équilibré entre candidats et recruteurs, grâce à la transparence», conclut David Beaurepaire.
*Etude menée auprès de 1 724 candidats et 355 recruteurs, du 16 au 28 mars 2022.