Recrutement en France : 2020, année des cadres

Recrutement en France : 2020, année des cadres

L’emploi en France n’a jamais connu une telle embellie depuis une décennie, avec un taux de chômage passé sous les 9 %. En 2019, les entreprises avaient provisionné 3,5 millions de recrutements, en CDI, CDD, stages, apprentissage, intérim. 2020 devrait être de la même veine. Quels métiers embauchent le plus dans notre pays ? Quelles perspectives pour les cadres ? Double réponse. 

C’est le top dix des métiers les plus recherchés en 2019. Liste qui devrait ressembler, à une ou deux nuances près, à celle de 2020. Les professions en tension s’appellent viticulteur, agent d’entretien de locaux, serveur en café restaurant, aide de cuisine, animateur socioculturel, aide à domicile, agriculteur salarié, manutentionnaire, aide-soignant, employé libre-service. Secteurs les plus demandeurs : la restauration et l’agriculture. Pour les cadres, 2019 a été une nouvelle fois une bonne année, avec une augmentation du nombre d’embauches. Ils demeurent une catégorie de salariés à part. Pour eux, on peut parler de  plein-emploi. En 2018, 266 400 avaient été embauchés. L’an passé, le nombre approchait les 300 000. Le secteur des services continue à être celui le plus prolixe en termes de recrutement de cadres. Suivent l’industrie, la construction, le commerce. En 2019, près de 4 embauches sur 10 ont concerné des profils liés à l’informatique et aux études R&D. En revanche, l’administration, les RH, la communication, le juridique ont enregistré un relatif recul. On peut le voir comme un effet de vases communicants. Les recrutements des cadres du secteur tertiaire avaient bondi de + 30 % de 2017 à 2018. C’était le cas des professions des secteurs santé, action sociale, bancaire, assurances, immobilier, formation, tourisme et transports. Les fonctions cadres qui vont le plus recruter en 2020 sont l’informatique, les études et R&D, le commerce et le marketing, la production industrielle, l’exploitation tertiaire, l’administration, les RH, la communication et le juridique, la finance, la comptabilité, le contrôle de gestion et l’audit de  la maintenance, la logistique et la sécurité. Des prévisions dessinant un dynamisme certain, permettant d’espérer dépasser les données globales de l’an passé.

Le secteur industriel dynamique

Dans le secteur des services, un domaine domine tous les autres en matière de prévision d’embauches. Celui des activités informatiques et de télécommunication. Avec près de 60 000 postes à pourvoir. Loin devant l’ingénierie, la banque et l’assurance, la santé et l’action sociale, la communication et les médias, l’hôtellerie-restauration, l’associatif, l’immobilier, la formation initiale et continue, les transports et la logistique. Au regard du secteur industriel, mieux vaudra en 2020 travailler dans la mécanique ou la métallurgie pour les postes de cadre. Cette fonction devrait générer pas loin de 10 000 embauches. Viennent ensuite les fonctions spécialisées dans les équipements électriques et électroniques, avec près de 8 000 recrutements prévus. À l’inverse, il sera plus difficile de trouver du travail sur des fonctions liées au caoutchouc et aux plastiques, au bois, au papier et à l’imprimerie : elles cumulent une dizaine de milliers d’embauches réalisables. Pour le secteur de la construction, les fonctions des travaux spécialisés sont celles qui devraient proposer le plus d’emplois dans le secteur cette année, de 7 000 à 8 000 postes, devant le bâtiment, le génie civil et les matériaux de construction, de 5 500 à 6 500 postes. En termes de recrutement de cadres, les entreprises hexagonales abordent 2020 positivement, avec une ambition raisonnée et pragmatique.

Un recrutement multi-canal

Pour recruter des cadres, les entreprises multiplient les canaux pour trouver les bons candidats. Le mode de recrutement privilégié reste la publication d’une offre d’emploi, utilisée dans 88 % des cas. Viennent ensuite la consultation des candidatures spontanées reçues (61 %) puis la mobilisation du réseau de contacts du recruteur (58 %). La moitié des recruteurs utilisent les réseaux sociaux, en particulier LinkedIn.