Réactions contrastées à Wall Street après la Fed

La Bourse de New York a fini divisée mercredi, après une première réaction positive aux propos de la Réserve fédérale (Fed) qui, si elle ne voit guère de progrès récents dans la baisse de l'inflation, écarte...

Le président de la Fed Jerome Powell lors d'une conférence de presse à Washington le 1er mai 2024 © SAUL LOEB
Le président de la Fed Jerome Powell lors d'une conférence de presse à Washington le 1er mai 2024 © SAUL LOEB

La Bourse de New York a fini divisée mercredi, après une première réaction positive aux propos de la Réserve fédérale (Fed) qui, si elle ne voit guère de progrès récents dans la baisse de l'inflation, écarte en tout cas une prochaine hausse des taux.

L'indice Dow Jones a grappillé 0,23% à 37.903,29 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a perdu 0,33% à 15.605,48 points et l'indice élargi S&P 500 a cédé 0,34% à 5.018,39 points.

Le Comité monétaire de la Réserve fédérale a laissé les taux inchangés à leur niveau le plus élevé depuis 23 ans, reconnaissant, dans son communiqué, une "absence de progrès" ces derniers mois vers l'objectif de 2% d'inflation.

Mais le président de la Fed Jerome Powell a insisté pour souligner que la politique monétaire paraissait suffisamment "restrictive" sur la durée et qu'il était "peu probable que le prochain mouvement sur les taux soit une hausse". 

Ces propos ont dans un premier temps nettement soulagé les marchés. Brièvement le Dow Jones a accéléré sa hausse avant de revenir à un plus timide progrès en fin de séance. "Ce type de volatilité n'est pas exceptionnel" après des commentaires de la Fed, a jugé Art Hogan de B. Riley Wealth Management.  

Pour Peter Cardillo de Spartan Capital, un point capital "a plu aux investisseurs": la Fed a en effet annoncé ralentir plus que prévu le rythme de réduction des bons du Trésor à son bilan. Cette démarche équivalait à un autre outil de resserrement de la politique monétaire.

Le marché obligataire s'est nettement détendu, les taux à dix ans glissant à 4,61% contre 4,68% la veille.

"Ils ont réitéré le fait que l'inflation est un âpre combat mais ils restent sur la même trajectoire", a résumé M. Cardillo.

Pas de virage belliciste

Pour Karl Haeling de LBBW, les commentaires de la banque centrale "ne se sont aucunement engagés en terme de baisses de taux mais n'ont certainement pas pris non plus un virage belliciste". 

Les marchés, qui il y a encore quelques semaines étaient pleins d'espoir de voir les taux commencer à baisser en juin, misent désormais plutôt sur septembre ou novembre, selon l'estimation de CME Group.

"Les changements apportés à la déclaration de la Fed n'était pas aussi strictes que ce qu'ils auraient pu être", a estimé pour sa part Ryan Sweet d'Oxford Economics.

"La Fed n'a pas profité de l'occasion pour adopter un ton belliciste dans son communiqué, ce qui suggère que les réductions de taux cette année sont toujours sur la table", a ajouté l'analyste.

Du côté des résultats de sociétés, les investisseurs ont salué la performance d'Amazon qui a triplé son bénéfice trimestriel grâce à sa branche de "cloud" (informatique à distance). L'action a grimpé de 2,29% à 179 dollars.

Le fabricant de microprocesseurs AMD (-8,91%) en revanche a déçu en annonçant des prévisions plus faibles que prévu pour le trimestre en cours. 

Super Micro Computer (SMCI), fabricant de serveurs utilisés avec l'intelligence artificielle, a publié des résultats inférieurs aux attentes, se plaignant d'être à court de certains composants. L'action qui a triplé de valeur depuis le début de l'année, a plongé de 14,03% à 738,30 dollars. 

Nvidia, au centre de l'enthousiasme qui accompagne le développement de l'intelligence artificielle, a cédé presque 4%.

Le géant américain du café Starbucks a bu la tasse, chutant de 15,88% à 74,44 dollars après avoir publié mardi des résultats pour le deuxième trimestre de son exercice décalé bien inférieurs aux prévisions du marché. 

Entre janvier et mars, la chaîne a engrangé un chiffre d'affaires de 8,56 milliards de dollars (-1,8% sur un an) et un bénéfice net de 772,4 millions, en chute de 15% sur un an.

Les investisseurs ont bien accueilli la décision du géant pharmaceutique Johnson & Johnson de mettre un terme aux poursuites civiles dans une affaire de talc accusé d'avoir causé des cancers, en payant environ 6,5 milliards de dollars sur vingt-cinq ans. L'action a grimpé de 4,56%.

Le laboratoire Pfizer dont l'action avait beaucoup baissé le mois dernier, a repris de la vigueur (+6,09%) alors que le groupe a revu légèrement à la hausse ses prévisions annuelles. 

L'action DJT, de la société de médias de Donald Trump TMTG, a encore fait preuve de volatilité chutant de 9,61% à 45,13 dollars.

Nasdaq

vmt/liu 

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