Rapprochement entre le Nord et le Pas-de-Calais

Patrick Kanner et Dominique Dupilet se tendent la main au-dessus de leur frontière.

Une volonté fermement partagée par les deux présidents.
Une volonté fermement partagée par les deux présidents.

Quoique rien ne soit interdit à qui voudrait voir dans le futur, pas question de fusion pour l’heure entre le Nord et le Pas-de-Calais dont les deux présidents montrent une parfaite entente. L’expérience malheureuse de leur collègue alsacien les a plus encore persuadés de ne rien anticiper.

Pour autant, un sérieux rapprochement est en cours entre les deux instances départementales sans qu’il soit question de créer une Région bis. «Nos instances ont des compétences bien définies, il est hors de question d’empiéter les uns sur les autres.» Voilà qui est clair et net mais qui n’empêche pas de travailler plus intelligemment que dans une concurrence stérile, surtout quand on a en commun une frontière de 134 kilomètres que les habitants franchissent allègrement sans jamais s’en rendre compte. Sans s’en rendre compte, pas tout à fait, car il leur arrive de se demander pourquoi telle ou telle chose fonctionne différemment chez le voisin. De là à trouver que l’herbe est plus verte dans le pré d’à côté !

Alors pourquoi ne pas faire pâture commune dans tous les domaines où cela sera possible…

 

D.R.

Une volonté fermement partagée par les deux présidents.

Une grande convention. D’ores et déjà les techniciens des deux collectivités se sont maintes et maintes fois rencontrés pour voir comment mettre en synergie les actions, un moyen au passage de faire quelques économies dans l’harmonie avec, par exemple, un guichet unique pour les dossiers liés aux difficultés de la vie.

Mais aussi des projets comme un schéma de lutte pour s’occuper de l’autisme. D’autres sujets sont en réflexion comme la politique de la jeunesse, les emplois d’avenir, les contrats d’apprentissage et l’économie sociale et solidaire.

En attendant, un premier pas de géant sera franchi le jeudi 4 juillet,avec une plénière dans les locaux du conseil général du Pas-de-Calais à Arras, un moyen de montrer que le Nord ne veut affirmer aucune hégémonie. Une question de confort aussi car les locaux arrageois permettent de réunir les 79 conseillers du Nord et les 77 du Pas-de-Calais pour une journée de travail. Comme la loi ne permet pas à cette assemblée de délibérer, des orientations seront affirmées, traduites rapidement ensuite en délibérations adoptées par les deux conseils généraux. Le matin, ce grand conseil, cette convention, parlera de l’aménagement du territoire et l’après-midi de la solidarité. Tous les groupes politiques seront présents ce qui montre à l’envi la volonté commune d’avancer dans cette démarche dont Dominique Dupilet a souligné tout ce qu’elle devait à Patrick Kanner.

En ouverture, Mme Giblin, professeur à l’Institut français de géopolitique de Paris, donnera les clefs des longues divergences qui ont précédé cette union.