Rapport Queyranne : un tsunami pour les Chambres
Choc. Incompréhension et colère ! Après l’annonce par le gouvernement le 18 juillet de sa volonté de réduire la part des taxes affectées aux Chambres de Commerce et d’Industrie et de la suppression de l’indemnité compensatoire versée aux employeurs d’apprentis, le tout dans un souci de recherche d’économie, le climat de confiance qui régnait entre le réseau consulaire et l’État tourne à l’orage avec son déluge de conséquences néfastes pour l’entrepreneuriat en général.
L’État veut-il la mort des Chambres de Commerce et d’Industrie et de ses consoeurs des Métiers et d’Agriculture ? La réponse tend de plus en plus vers l’affirmatif pour le réseau consulaire. L’annonce, le 18 juillet de la suppression de l’indemnité de formation versée aux employeurs d’apprentis (sauf pour les entreprises de moins de dix salariés) décidée à l’issue du Comité interministériel pour la modernisation de l’action publique (CIMAP) se basant notamment sur le rapport Queyranne (voir encadré), a fait l’effet d’une bombe. «On ne peut pas cesser de dire que l’emploi, les jeunes et la formation sont les priorités de l’action menée par l’équipe gouvernementale et dans le même temps, supprimer d’un coup de crayon plus de 20 % de l’aide accordée chaque année pour soutenir l’apprentissage. C’est un nonsens !», affirme Christian Nosal, le président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Moselle. Une annonce jugée surprenante surtout que l’objectif des 500 000 apprentis (la France en compte aujourd’hui 40 000) reste toujours d’actualité pour le gouvernement. Nouvelle salve meurtrière avec l’annonce de la réduction de 20 % des ressources fiscales du réseau consulaire.
Confiance rompue…
«Cette baisse représente 6,5 millions d’euros au niveau lorrain. Dans ces temps difficiles, à l’heure où les entreprises ont plus que jamais besoin de la présence des Chambres de Commerce à leurs côtés, une telle mesure réduisant une nouvelle fois nos moyens financiers impactera directement les actions prévues pour les deux ans à venir en faveur des nos entreprises», commente Paul Arker, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Région Lorraine. Au-delà de l’impact budgétaire indéniable, c’est surtout une crise de confiance entre le réseau consulaire et l’État qui s’amorce. «Le 28 mai nous avons signé un Pacte de Confiance avec le Premier ministre. Il s’en trouve aujourd’hui, hélas, suspendu par les actes de défiance du gouvernement à l’égard des Chambres de Commerce, des entreprises et en particulier des TPE et PME.» La prochaine Université du réseau des CCI (du 19 au 20 septembre à Bordeaux) où Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif est annoncé, devrait être plus que chaude. En Lorraine, pendant la trêve estivale la mobilisation du réseau consulaire s’organise. «Nous sollicitons l’appui du Parlement. Nos élus connaissent les efforts qui ont été d’ores et déjà consentis par le réseau des CCI de France. Nous ne doutons pas que chaque parlementaire aura pleine conscience de l’impact potentiel que les décisions du gouvernement pourraient avoir sur la dynamique économique de notre territoire.» La rentrée s’annonce décisive…