Raoul Costa de Beauregard, chief operating office de Back Market : «Nos ventes ont doublé durant le confinement»
Acheter un smartphone reconditionné à moitié prix par rapport au modèle neuf : c’est ce que propose Back Market, qui met en relation clients et reconditionneurs depuis 2014. Puissamment boosté par la pandémie, le dispositif peut aussi intéresser les chefs d’entreprise. Le point avec Raoul Costa de Beauregard, chief operating officer de Back Market, plateforme de commerce spécialisée dans les produits reconditionnés.
Comment fonctionne Back Market ?
C’est la première place de marché qui permet au consommateur d’accéder à des produits électroniques grand public, remis à neuf par des reconditionneurs certifiés. On y trouve des produits qui ont les mêmes caractéristiques que les produits neufs, mais à la différence de ceux d’occasion, ils sont assortis d’une garantie minimale de 12 mois, et le consommateur dispose de 30 jours pour changer d’avis. Il peut aussi revendre ses propres objets, comme des téléphones portables. Ces derniers sont repris par notre réseau de 1 200 reconditionneurs. Ces professionnels peuvent être des centres de réparation, des marques ou des boutiques spécialisées dans la reprise, comme Cash Converters. Ils s’approvisionnent auprès de notre plateforme, mais aussi auprès d’assureurs, d’opérateurs de téléphonie mobile… Nous jouons le rôle de tiers de confiance entre ces acteurs du reconditionnement et nos clients, dans une démarche d’économie circulaire, qui évite de jeter des produits.
Pour les chefs d’entreprises, quel est l’intérêt d’acheter des produits reconditionnés ?
Récemment, nous avons fourni 500 tablettes à une start-up. Notre plateforme s’adresse aux particuliers, mais les sociétés peuvent aussi acheter des produits reconditionnés en s’adressant directement à Back Market. Cette démarche peut tout à fait intéresser les chefs d’entreprise qui doivent gérer des flottes d’ordinateurs, de matériel de bureau, en changer régulièrement… Nous vendons aussi des produits en grand volume, par exemple des ordinateurs ou des téléphones. Cela permet aux entreprises de réduire leurs factures, puisque les produits reconditionnés sont vendus 50 % moins cher que les neufs. Autre avantage, cela aide les entrepreneurs à remplir des objectifs écologiques qu’ils sont de plus en plus nombreux à se fixer. Par exemple, acheter un téléphone reconditionné permet d’éviter l’extraction de matières premières. De plus, notre démarche est locale : notre réseau de reconditionneurs est européen.
L’engouement pour Back Market, constaté durant le confinement, va-t-il se poursuivre ?
En quelques semaines, durant le confinement, nous avons doublé nos ventes. Les Français, par exemple, ont commencé à s’équiper d’ordinateurs ou de tablettes, pour travailler, faire l’école à la maison. Ils ont eu aussi besoin de se distraire et ont acheté télévisions, consoles de jeu, et électroménager, comme le robot de cuisine Magimix. Aujourd’hui, on voit se développer une demande de vélos, trottinettes électriques… Les consommateurs ont eu besoin de s’équiper, mais dans le contexte d’incertitude économique, ils ont préféré le faire en maîtrisant leurs dépenses : la première motivation pour s’adresser à Back Market est économique. Mais les consommateurs sont de plus en plus nombreux à vouloir faire attention à leur impact sur l’environnement… Fondée en 2014, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 230 millions d’euros en 2018. Aujourd’hui, nous sommes présents dans neuf pays, avec 345 salariés, dont 300 en France. Et nous allons continuer à nous développer à l’international. Cette année, nous lançons trois nouveaux pays, les Pays-Bas, l’Autriche et la Grande-Bretagne.