Radioscopie d’une filière régionale importante

La filière halieutique du Nord-Pas-de-Calais est une filière complète, avec des entreprises de pêche, de transformation, de négoce et de transport des produits de la mer. La CCI de région Nord de France vient d’en faire un état des lieux et d’en recenser les enjeux. L’analyse a été présentée lors des Aqui’Days à la CCI de Boulogne.

Le secteur de la transformation représente les deux tiers des emplois de la filière halieutique régionale.
Le secteur de la transformation représente les deux tiers des emplois de la filière halieutique régionale.
Le secteur de la transformation représente les deux tiers des emplois de la filière halieutique régionale.

Le secteur de la transformation représente les deux tiers des emplois de la filière halieutique régionale.

«Avec 211 industriels et négociants répertoriés, la filière du poisson représente une activité importante pour le secteur agroalimentaire de la région et pour le Boulonnais en particulier», affirment les deux auteurs de l’étude, Tapio Poteau et Pascal Labarre. Au total, elle emploie 5 683 salariés, dont les trois quarts travaillent dans des activités de production industrielle. En amont de la filière, l’activité de la pêche emploie 1 100 salariés supplémentaires sur près de 200 bateaux. 80% des entreprises sont situées dans le Boulonnais, essentiellement dans la zone de Capécure située au cœur du port de Boulogne.

Dans le détail, le secteur de la transformation − qui comprend le mareyage/filetage, la salaison/saurisserie, la cuisson de crevettes, les plats cuisinés frais ou surgelés − représente 67% des emplois, le négoce, 19% et le transport/entreposage, 13%. On dénombre douze établissements de plus de 100 salariés, dont deux de plus de 250.

Au-delà du simple état des lieux, les auteurs mettent en évidence les difficultés rencontrées par la filière, dues notamment à la baisse de l’activité de pêche. Le recul du tonnage débarqué, qui s’observe partout en France, est de 40% pour Boulogne en dix ans, de 25% pour Dunkerque. Paradoxalement, le secteur de la transformation a progressé en raison du développement des importations. Car les sociétés ont modifié leurs stratégies.

Par ailleurs, les entreprises signalent comme principale difficulté la faiblesse de la demande de la part des consommateurs, à laquelle s’ajoutent les coûts des matières premières, difficiles à répercuter sur le prix de vente final, mais aussi les besoins en trésorerie.

Un cluster des produits aquatiques. «Dans un marché en croissance et changeant en permanence, explique Tapio Poteau, il est indispensable de continuer à investir. En Nord-Pas-de-Calais, 53% des entreprises de la filière ont prévu des investissements dans les prochains mois. L’innovation est une nécessité et trois quarts d’entre elles la jugent comme un levier de développement important. 38% des entrepreneurs ont des projets de R&D qu’ils souhaitent mener avec le pôle de compétitivité national Aquimer, bpifrance ou la communauté d’agglomération du Boulonnais

Là réside l’une des forces de Boulogne : «La filière se structure autour du centre de recherche Ifremer, du pôle Aquimer, de la plate-forme d’innovation Nouvelles Vagues, complétés par un ensemble de formation aux métiers de la filière permettant un fonctionnement de cluster