Covid-19

Question de territorialisation…

Sur le front, et en première ligne pour la plupart ! Depuis un an, les collectivités locales, à tous les niveaux, de la région, aux départements, aux intercommunalités et peut-être plus encore au niveau des communes, sont sous le feu de la pandémie de Covid-19 et de ses conséquences économiques et sociales pour leurs administrés.

La crise est un mal latent qui frappe au plus près sur les territoires en toute proximité. Dans le contexte criant du manque de masques au tout début de l’épisode épidémiologique, les collectivités locales remuent ciel et terre pour tenter de trouver des solutions et jouent un rôle majeur dans le bon déroulement de la mise en œuvre des différents dispositifs d’accompagnement en lien avec l’État et les différents acteurs de l’écosystème. Ce bloc communal, présenté comme l’un des acteurs majeurs de la relance économique souhaitée, est aidé et soutenu via, notamment, des fléchages financiers présents dans le plan France Relance, mais il entend également être aujourd’hui reconnu comme véritablement légitime lors de prise de décision. Pour François Baroin, le président de l’Association des maires de France (AMF) : «c’est aux maires de décider des modalités d’un reconfinement éventuel, d’un couvre-feu et de son heure, de rouvrir ou fermer les établissements qui reçoivent du public», assure-t-il dans un récent entretien à nos confrères d’Aujourd’hui en France. «Dans la proximité, les élus locaux savent mieux faire que l’État», continue le président de l’AMF, demandant un réexamen de l’état d’urgence sanitaire pour «permettre aux maires d’avoir un rôle actif dans la gestion et l’organisation des mesures.» Avec en arrière-plan, cette volonté affichée de donner plus de pouvoirs (et de moyens sonnants et trébuchants) aux élus locaux. Légitime ? La question ne date pas d’hier mais la Covid-19 a piqué au vif bon nombre d’élus et a réactivé les distorsions déjà présentes entre le pouvoir de Paris et ceux des territoires. «L’État est enfermé dans sa propre certitude qu’en étant partout, en tous lieux et toutes circonstances, il va régler tous les problèmes (…). Pour agir en proximité, il faut s’appuyer sur l’expérience douloureuse que nous vivons depuis un an pour avoir une très grande ambition de transfert des compétences d’effectifs et de budget de l’État vers les collectivités.» Un nouveau cap de la territorialisation pourrait être franchi. Elle ne se résume pas à une réforme et un découpage sur une carte. D’ici là, la crise continue et des échéances électorales de proximité se profilent au mois de juin pour les élections régionales et départementales. En attendant 2022 et l’élection présidentielle...