Quel entrepreneuriat en 2022 en Meurthe-et-Moselle ?

Les créations d’entreprises continuent d’affoler les compteurs et les relevés statistiques en Meurthe-et-Moselle. Dans la parfaite tendance hexagonale et régionale. Quels secteurs dopent ces chiffres jamais vus ? Quelles tendances de création pour 2022 ? La crise a libéré les énergies créatrices et la micro-entreprise devient peu à peu la norme, les sociétés étant en recul. De manière éphémère ou durable ?

La crise met en lumière et accélère un nouveau process de l’idée d’entreprise.
La crise met en lumière et accélère un nouveau process de l’idée d’entreprise.

L’Insee a livré son baromètre conjoncturel de la création d’entreprise. Il est édifiant et témoigne d’un vrai choc entrepreneurial dans le pays, parfois irrationnel, tant ses raisons peuvent paraître disparates. Sur les douze derniers mois, le nombre de nouvelles entreprises a progressé de 23 % dans l’Hexagone. À la même période, en septembre 2020, 750 312 entreprises avaient vu le jour en France, cette donnée étant portée à 848 000 à la fin d’année. Soit 32 900 de plus qu’en 2019. Une hausse record de 4 % qui doit largement au boom des immatriculations d’entreprises sous le régime micro-entrepreneur. Le nombre de sociétés «classiques» avaient diminué de 13 %. En 2021, le nombre de créations devrait dépasser celui de 2020 qui avait déjà supplanté 2019 (815 000). La Meurthe-et-Moselle n’échappe pas à cette mouvance et est emportée elle aussi par cette vague créatrice. De janvier à septembre : en 2021, 4 513 nouvelles entreprises contre 3 622 en 2020, 3 352 en 2019. C’était 2 182 il y a 5 ans et 2 582 voilà dix ans. Dans le département, la micro-entreprise pèse désormais 66 % des créations. Intéressons-nous aux secteurs les plus dynamiques, les plus porteurs, ceux qui ont été les premiers de cordée ces derniers mois en matière entrepreneuriale. Les transports et l’entreposage avaient généré en 2020, quelque 101 000 créations, soit, à eux seuls, 12 % des nouvelles entreprises. Une croissance tirée par l’explosion des activités des livraisons à domicile. On a vu éclore ces services dans les périmètres urbains. Ce dès la fin du premier confinement. Ces activités de livraison ont bondi de 37 % par rapport à 2019. Leur statut majoritaire est la micro-entreprise.

La tech et l’éthique

Autre secteur en plein essor : le commerce. Avec 130 000 nouvelles entreprises, il a généré, l’an passé, 15 % de l’ensemble des créations. Bien sûr, la grande affaire de ces 22 mois passés sous le diktat du contexte de la Covid-19 a été la fulgurante progression des ventes à distance : + 50 %. Enfin, le secteur des activités immobilières est le troisième à avoir bénéficié de la crise sanitaire : + 10 %. On a vu ainsi s’immatriculer près de 3 000 agents sous le régime de la micro-entreprise depuis mars 2020. Au regard de ces éléments, il s’avère que la micro-entreprise a été la grande gagnante de la situation pandémique. Avec cette question récurrente, au carrefour de l’entrepreneuriat de contrainte et de souhait d’indépendance. S’agit-il, au demeurant, d’un entrepreneuriat durable et économiquement viable à plus ou moins long terme ? 2020 et 2021 ont été semblables sur le terrain de la création. Quid de 2022 en Meurthe-et-Moselle ? Les tendances business s’inscriront à coup sûr dans les mutations sociétales du moment : enjeux écologiques, éthiques, sociaux, technologiques. Sans surprise, on verra éclore des entreprises dans les produits éco-conçus, la beauté au naturel, les produits bio, le recyclage des déchets et l’économie circulaire, les produits vegan, les besoins des animaux, les vêtements éthiques, la tech, la silver economy, le e-commerce, l’écotourisme, le bien-être et le sport. Ici, c’est brainstorming tous azimuts chez les néo-créateurs, avec une forme d’hédonisme. Et également une bonne proportion de localisme, de Made in France. C’est plus qu’une évolution à grande échelle de la conception de l’entreprise. Une révolution. Où ce tsunami s’arrêtera-t-il ? On peut même parler d’atomisation de l’activité entrepreneuriale. Pour le meilleur et pour le pire ? L’avenir nous apportera réponse.