QUATRE ANS APRÈS, L’ESS CRÉATRICE D’EMPLOIS

QUATRE ANS APRÈS, L’ESS CRÉATRICE D’EMPLOIS

La deuxième conférence régionale de l’Économie sociale et solidaire s’est tenue à Amiens le 28 novembre. L’occasion pour les acteurs du secteur de dresser un premier bilan, positif, quatre ans après la loi du 31 juillet 2014 et deux ans après la fusion des régions.

L’Économie sociale et solidaire (ESS) désigne un ensemble d’entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations ou fondations dont le fonctionnement interne et la vocation sont de concilier économie, solidarité et utilité sociale. Elle repose par ailleurs sur des valeurs telles que la gestion démocratique, l’égalité des membres, la primauté du projet sur le capital, la responsabilité sociale etc. Le concept, apparu dans les années 1970, fait l’objet d’une loi depuis le 31 juillet 2014 qui lui offre un cadre juridique en sécurisant le fonctionnement de ses acteurs.

L’ESS CRÉATRICE D’EMPLOIS

Une loi qui était le point de départ des échanges, le 28 novembre au Quai de l’innovation à Amiens, à l’occasion de la deuxième conférence régionale de l’économie sociale et solidaire. La journée réunissait acteurs locaux et régionaux. « Cet événement, auquel je suis très heureux de participer, nous permet de mesurer l’étendue de nos actions et de dessiner les contours de nouveaux axes de développement », s’est félicité Guillaume Delbar, vice-président de Région en charge de la rénovation urbaine, du logement et de l’innovation numérique et sociale. « Ces deux dernières années, il nous a fallu appréhender un nouveau périmètre régional. Nous avons choisi de travailler davantage avec les territoires, c’est un élément majeur de la réussite de nos politiques. Et aujourd’hui, nous dressons un premier bilan dont nous pouvons être fiers », a-t-il ajouté, citant ces deux chiffres en exemple : « L’Économie sociale et solidaire, ce sont 1 700 équivalents temps plein créés et 22 000 équivalents temps plein consolidés depuis 35 mois ». Peggy Robert, présidente de la Cress Hauts-de-France, a quant à elle avancé cet autre chiffre : « Un emploi sur dix dans la région est en lien avec l’Économie sociale et solidaire. Mais pour pérenniser ces emplois, il faut miser sur la formation ».

DE NOUVELLES DIRECTIVES

D’autres recommandations figurent par ailleurs dans le premier Livre Blanc ESS HDF 2018 qui a été restitué ce jour-là par Hager Khezami. La directrice de la Cress Hauts-de-France en a révélé les grandes lignes à l’occasion de la conférence : « Le premier axe consiste à promouvoir, sensibiliser et susciter des vocations. Cela passe, entre autres, par la lutte contre les préjugés. Non, l’ESS ce n’est pas que du social et non, l’ESS ce n’est pas du capitalisme utopique ! Le second axe vise à monter en connaissance, en compétences, à sécuriser et à impulser afin d’aider les acteurs à pérenniser leur modèle économique et à lutter contre la solitude des dirigeants. Enfin, le troisième axe permettra de développer les territoires en structurant les coopérations, en renforçant les partenariats et en accompagnant les porteurs de projets de l’ESS. » Après avoir dressé un bilan chiffré très positif (voir encadré), Didier Castille, chargé d’études à l’Insee, a laissé la parole à Claire Bizet, directrice du Mouvement Associatif, qui a nuancé ses propos : « Ces données datent de 2015. Ces deux dernières années, l’emploi et le nombre d’associations employeurs ont connu une baisse historique. Beaucoup de structures se retrouvent en difficultés et doivent renoncer à des projets ». Pour appuyer son discours, Claire Bizet cite notamment ces deux chiffres : 49% des associations ont perdu des financements, 46% ont rencontré des problèmes de trésorerie. Pour palier ces difficultés, la directrice du Mouvement Associatif évoque plusieurs leviers, comme le contrat de plan État-Région, le Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sradett) et l’écriture de programmes européens. Guillaume Delbar a quant à lui affirmé vouloir poursuivre le soutien à des animations de têtes de réseaux, aux territoires porteurs de dynamiques locales, l’accompagnement thématique et le soutien à l’innovation sociale via la labellisation des projets afin d’assurer à l’ESS un bel avenir.