Quand un cabinet d'ingénierie peine à recruter

Technifrance, bureau d'ingénierie présent à Dunkerque et à Valenciennes, recrute. L'occasion de faire le point sur les difficultés de recrutement parfois rencontrées par ce type d'entreprises sur le territoire...

Fabrice Van Inghelandt, dirigeant de Technifrance : "Actuellement, sur le marché du travail, les profils que nous recherchons sont généralement déjà en poste."
Fabrice Van Inghelandt, dirigeant de Technifrance : "Actuellement, sur le marché du travail, les profils que nous recherchons sont généralement déjà en poste."

L’histoire commence il y a plus d’une trentaine d’années. Technifrance est fondée par 28 anciens membres du bureau d’études des Chantiers de France. Implantée sur la zone d’activités du Chapeau-Rouge depuis 1986, et après avoir traversé des périodes quelque peu tumultueuses, l’entreprise a toutefois réussi à surpasser les difficultés auxquelles elle était confrontée et est aujourd’hui à la recherche de profils confirmés.

Historique

L’entreprise, d’abord spécialisée dans l’ingénierie dans le secteur marin, trouve très rapidement d’autres clients dans le secteur ferroviaire. En 2004, suite à un impayé sur l’un de ses contrats les plus importants, Technifrance dépose le bilan et est placée sous administrateur judiciaire. «Mi-2006, nous avons obtenu un plan de continuation avec étalement des dettes sur dix ans, explique Fabrice Van Inghelandt, dirigeant de l’entreprise. Sur le moment, c’est ce qui a sauvé l’entreprise, mais au final cette situation reste très compliquée car, ensuite, les organismes financeurs ne vous font plus confiance. Il est donc extrêmement difficile, pour ne pas dire impossible, d’investir.» L’entreprise se trouve alors contrainte de réduire sa masse salariale. En 2016, Technifrance sort enfin la tête de l’eau et retrouve la croissance. «Il paraîtrait que seuls 3% des entreprises dans notre situation parviennent à s’en sortir.» Deux ans plus tard, la société se développe à l’externe et rachète une entreprise d’ingénierie à Sars-et-Rosières qui devient filiale de Technifrance. Aujourd’hui, 95 salariés travaillent pour Technifrance.

Activité

«Dans la région, concernant le transport ferroviaire, nous avons des clients comme Bombardier Transport à Bruges, ou Eurotunnel, avec qui nous travaillons directement sur différents types d’études, notamment sur les projets de rénovation qui sont en cours», déclare Fabrice Van Inghelandt. Une position qui porte l’entreprise parmi les observateurs privilégiés de l’économie du secteur. Plus encore, Technifrance peut prendre le pouls de grands poumons économiques de ces territoires. Le dirigeant poursuit : «Actuellement, nous avons une activité en hausse, meilleure que lors de ces deux ou trois dernières années, notamment en ce qui concerne le transport et certaines activités industrielles.» La reprise économique est donc en bonne voie dans la région…

Recrutement

On le sait, certains secteurs peinent à recruter. C’est le cas des métiers de l’industrie et du transport routier, mais c’est aussi le cas pour les secteurs d’activité, demandant une expérience particulière ou une formation supérieure, hors de la métropole lilloise qui a, il est vrai, parfois tendance à phagocyter ce type de profils. «Nous recherchons surtout des techniciens et des ingénieurs,résume Fabrice Van Inghelandt. C’est parfois compliqué, voire très compliqué sur certains profils, notamment sur les profils spécifiques expérimentés. Nous arrivons encore à recruter des collaborateurs assez jeunes que nous pouvons former en interne. Mais lorsque nous avons besoin de collaborateurs expérimentés pour compléter nos équipes et notre expertise, c’est beaucoup plus compliqué. Actuellement, sur le marché du travail, ce sont des types de profils qui sont généralement déjà en poste.»