Bâtiment-Formation

Quand le pragmatisme s’impose à la Capeb de la Meuse

Pour la quatrième édition, la Capeb de la Meuse et l’organisme de formation Afolor ont mis en place un parcours personnalisé vers les métiers de maçon et plaquiste. D’une durée de quatre mois, cette formation est financée par la région Grand Est, avec à la clef des contrats signés.

© Afolor Les candidats sont formés sur le plateau technique d’Écurey.
© Afolor Les candidats sont formés sur le plateau technique d’Écurey.

«Répondre aux besoins de nos adhérents face à l’absence de candidats qualifiés et formés.» C’est l’objectif de Jean-François Régnier, le président de la Capeb Meuse. À l’heure où le vivier de demandeurs d’emploi n’a jamais été aussi bas et où le formations sont peu nombreuses en Meuse, c’est le pragmatisme qui s’est imposé dans ce département rural. Après trois années d’expérimentation entre 2020 et 2023 pour former des personnes éloignées de l’emploi aux métiers de maçon, charpentier-couvreur et plaquiste, la région Grand Est a lancé un appel d’offres remporté par Afolor. «L’idée n’est évidemment pas de faire passer un CAP aux demandeurs d’emploi, mais de travailler ensemble pendant quatre mois autour d’un accompagnement social, une remise à niveau, une insertion et une certification avec des modules et des habilitations mais surtout de la pratique», explique David Merlier, le patron d’Afolor. Concrètement, cette formation s’appuie sur 175 heures consacrées aux métiers sur les plateaux techniques du site d’Écurey pôle d’avenir et encadrées par des formateurs qui sont avant tout des professionnels et 175 heures en entreprise. La plus-value de cette initiative est de miser sur «une préparation opérationnelle, un carnet de compétences et un suivi personnalisé», ajoute le responsable formateur. Et pour mettre toutes les chances de côté de l’employabilité des stagiaires, le parcours de formation programme des habilitations indispensables pour travailler dans le bâtiment, que ce soient les habilitations électriques ou encore celles concernant les échafaudages.

Un parcours gagnant-gagnant

Dix candidats ont été sélectionnés, un seul a jeté l’éponge. «Chaque année, nous avons de bons résultats avec des personnes qui restent dans le bâtiment. Si on pouvait en former trente, on le ferait, car les besoins sont importants parmi les entreprises», tient à rappeler le président de la Capeb. L’enjeu est qu’une fois la sensibilisation terminée en juin, ces jeunes candidats ou ces personnes en reconversion puissent être recrutés en signant un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation afin de poursuivre leur formation et décrocher un diplôme. «D’autres demandent émanent du terrain et des entreprises, mais nous ne pouvons pas faire un parcours similaire pour former au métier de chauffagiste par exemple. Quatre mois, c’est trop court compte tenu de la complexité de la formation, des compétences électriques. Là, on a pu rendre possible cette opération pour tout ce qui concerne l’enveloppe du bâtiment», analyse David Merlier. Chaque année, parmi les demandeurs d’emploi sélectionnés, des femmes ou encore des migrants intègrent le parcours. C’est aussi une opportunité pour eux de découvrir un nouveau métier. «L’année dernière, une femme n’a pas souhaité poursuivre car elle ne se projetait pas physiquement parlant, mais nous avons pu l’orienter vers le diagnostic de performance énergétique où des demandes sont aussi importantes. Dès qu’une solution est trouvée, nous avons rempli notre mission», assure-t-il. Cette année, des ajustements ont été mis en place pour prévoir un tronc commun entre les candidats aux métiers de maçon et plaquiste car les années précédentes certains voulaient changer une fois sur le terrain. Avec cette approche pragmatique, l’ensemble des acteurs prouvent que le sur-mesure peut être une solution pour mettre le pied à l’étrier de candidats éloignés de l’emploi mais aussi pour les entreprises qui peuvent recruter des personnes qui ont l’envie de s’engager dans le secteur, à condition de bien les entourer.

A.M.