Quand le béton recycle son bois
Bien qu’elle soit spécialisée dans la préfabrication de prédalles et de dalles alvéolées en béton précontraint, l’entreprise KP1 installée à Ciel engendre des déchets de bois. Pour réduire son empreinte carbone, elle a noué un partenariat avec l’entreprise solidaire locale Tremplin pour leur donner une nouvelle vie.
30 tonnes de bois partaient chaque année dans une benne de déchets classiques sur le site de l’entreprise KP1 à Ciel. « Nous utilisons du bois pour les palettes, mais aussi à travers des chevrons et des traverses en chêne qui nous servent à empiler nos produits » détaille Emmanuel Vernay, responsable d’exploitation du site qui compte 60 salariés. L’entreprise, spécialiste de la préfabrication de planchers et structures en béton, confiait à un prestataire privé du territoire la gestion de ses déchets sans qu’ils ne soient particulièrement valorisés.
« Ce bois a une durée de vie d’un an environ, en fonction de l’utilisation. Ensuite, quand il est trop abîmé, nous les changeons » Quand un représentant de l’entreprise solidaire d’utilité sociale Tremplin située à Pierre-de-Bresse a toqué à la porte de KP1 pour convaincre l’entreprise d’embaucher certaines personnes sans emploi profitant de ses services, le partenariat a pris une dimension autre. « Le représentant nous a expliqué les différentes activités de la structure et l’idée de transformer nos déchets de bois est née. »
Moins polluant
KP1 a choisi de recruter deux salariés en réinsertion, mais aussi de confier son bois aux compétences de Tremplin pour recycler ces éléments. « Les traverses en chêne sont réutilisées pour le bardage de cabanes dans le cadre d’éco-pâturage tandis que les chevrons en sapin sont broyés pour le paillage des espaces verts. Les palettes peuvent quant à elles être transformées en meubles » détaille le responsable d’exploitation.
La direction du groupe KP1 a laissé l’autonomie nécessaire au responsable de site pour initier ce projet. « L’entreprise soutient nos initiatives en fonction des opportunités de territoire. » Ainsi, le site KP1 de Ciel travaille avec des fournisseurs au plus près de sa production, son ciment provenant de Rochefort à 30 kilomètres, ses agrégats arrivants eux du Jura et de Côte-d’Or, dans un rayon d’une quarantaine de kilomètres. Le bois ne parcourra désormais quant à lui que 15 kilomètres.
Et plus économique
En plus de présenter l’avantage de donner une seconde vie au bois, le partenariat, mis en place fin 2021 entre KP1 et Tremplin, a permis à l’entreprise de réaliser des économies. « Le traitement nous coûtait 150 euros par tonne tandis que désormais nous ne payons plus que le transport soit 50 euros pour trois tonnes » précise Emmanuel Vernay qui considère faire une économie annuelle de 5 000 euros. Au niveau national, le groupe KP1 réalise un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros en 2021 et compte 1 700 salariés répartis dans 20 usines sur le territoire.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert