Quand fiscalité et conjoncture impactent les comptes des entreprises...

Plus de 300 personnes, essentiellement des directeurs financiers de PME et de grands groupes de la région, ont participé le 9 décembre, au Kinépolis de Lomme, à la neuvième édition de la demi-journée «Arrêté des comptes et résultat fiscal 2013».

Un auditoire nombreux et intéressé.
Un auditoire nombreux et intéressé.

 

D.R.

De gauche à droite, Laurent Guiot, Anne-Lyse Blandin, Fabrice Marmousez, Philippe Aerts, Stéphanie Verzura et Sylvain Gagneux.

 

 

Depuis son lancement en 2005, le succès de la conférence-débat «Arrêté des comptes spécial régions», organisée par le cabinet lillois PwC en partenariat avec la DFCG, Association nationale des directeurs financiers et de contrôle de gestion, ne se dément pas auprès d’un auditoire de plus en plus intéressé par ce «rendez-vous comptable et fiscal de référence». Cette année, et pour la première fois, c’est Anne-Lyse Blandin, commissaire aux comptes, associée PwC, responsable du département publications et consultations France et coauteur du Mémento comptable (éd. F. Lefebvre), qui a éclairé les débats.

«Ce que d’emblée on peut retenir, c’est que l’actualité est dominée par les évolutions fiscales, et ce sont ces évolutions fiscales, voire cette instabilité fiscale, qui préoccupent les entreprises et qui ont des répercussions sur les comptes..

Les nouvelles mesures fiscales sont plutôt pénalisantes pour les entreprises : limitation de la déductibilité des charges financières, augmentation de l’impôt sur les bénéfices avec la contribution exceptionnelle sur l’IS, taxe sur les hauts revenus, etc. Il y a quand même eu cette année, avec le CICE, une mesure positive. Et compte tenu des règles comptables en vigueur, c’est un produit comptable dès 2013 qui peut améliorer le résultat d’exploitation des entreprises.

Au final cependant, je ne suis pas sûre que les entreprises s’en sortent bien en termes de cash parce que les taxes, les charges sociales, c’est une sortie de cash immédiate, alors que le CICE, ce sera le plus souvent du cash différé, sauf à le faire préfinancer ! Il y a là encore quelques moments difficiles à passer.

Sinon, en matière purement comptable, les rares nouveaux textes sont assez souples pour les entreprises, tels le texte sur le CICE qui permet de choisir son mode de comptabilisation, ou encore la recommandation sur les retraites qui prévoit des méthodes d’évaluation adaptées aux différents besoins des entreprises.

Plus que des enjeux de normes comptables, les enjeux de cette clôture sont liés à la conjoncture économique − avec notamment les impacts sur les comptes des restructurations, fermetures de sites, ruptures des covenants à la clôture − et à la conjoncture financière qui obligent les entreprises à revoir les couvertures de dettes, swaps de taux en particulier, devenus défavorables pour les entreprises et dont elles veulent se sortir.

 Si l’on regarde vers le futur, en matière comptable, une nouvelle directive devra être transposée d’ici 2016, mais elle ne devrait pas révolutionner les comptes des entreprises. Pour l’instant, la problématique d’avenir pour les entreprises est à rechercher dans une fiscalité plus stable et dans une conjoncture un peu meilleure pour que l’année prochaine nous n’ayons pas à reparler du thème des réorganisations et des restructurations. Ce serait plus positif.»