Attractivité des Hauts-de-France

Projets d’investissements étrangers : des créations d’emplois record

Après avoir enregistré 133 projets d’investissements directs étrangers (IDE) en 2022, les Hauts-de-France en ont attiré 110 supplémentaires l’an dernier, selon le Baromètre de l’attractivité de la France que vient de publier le cabinet EY. Si le nombre régional d’IDE s’établit en recul, les créations de postes à la clé s’inscrivent quant à elles en hausse sensible, atteignant même un niveau inédit pour l’emploi industriel.

Mathieu Jaud de la Jousselinière, associé et directeur EY Nord de France.
Mathieu Jaud de la Jousselinière, associé et directeur EY Nord de France.

Après le classement établi par Business France, c’est au tour du Baromètre du cabinet EY sur l’attractivité de la France, publié début mai, de confirmer la bonne cote des Hauts-de-France auprès des entreprises étrangères. L’an dernier, la région a en effet attiré pas moins de 110 projets d’investissements directs étrangers (IDE) : 59 dans le Nord, 20 dans le Pas-de-Calais, 12 dans l’Aisne, 10 dans l’Oise et 9 dans la Somme. Avec cette performance, elle se situe au quatrième rang hexagonal derrière l’Île-de-France (300), l’Auvergne Rhône Alpes (167) et le Grand Est (119). 

Si la baisse globale du nombre d’IDE sur un an (133 en 2022) lui fait perdre une place, l’essentiel est pourtant ailleurs, selon EY. «Ce qui compte le plus, ce sont les emplois créés par ces IDE», insiste Mathieu Jaud de la Jousselinière, Associé et Directeur EY Nord de France. Et force est de constater que cet indicateur est excellent. De fait, les 110 projets annoncés devraient aboutir à la création de 6 140 emplois, contre 5 185 pour les 133 IDE officialisés un an plus tôt. De quoi placer les Hauts-de-France au deuxième rang sur ce terrain, juste derrière l’Ile-de-France (8339).

Des emplois indirects à attendre

Entre l’implantation à Dunkerque (Nord) de la première usine de fabrication de batteries pour véhicules électriques en Europe de la société taïwanaise ProLogium (3 000 emplois directs pourraient être créés), celle à Courmelles (Aisne) du premier site industriel de transformation d’agro-résidus en fibres du groupe américain ReStalk (une quarantaine de nouveaux emplois) ou encore l’extension à Villers-Saint-Paul (Oise) de l’usine du chimiste américain Chemours (80 emplois), 4 139 des futurs nouveaux postes, soit les deux tiers du total, sont à recenser dans l’industrie, un record !

Dans les faits, le bilan social pourrait même être encore plus verteux. «C’est dans l’industrie que la traction sur les emplois indirects est la plus forte», rappelle Mathieu Jaud de la Jousselinière, qui table par conséquent sur un effet boule de neige. Dans le secteur automobile, par exemple, il est communément admis qu’un emploi direct créé générerait environ quatre emplois indirects (fournisseurs, logistique…).

Autre enseignement majeur du bilan 2023 sur l’attractivité des Hauts-de-France, plus de la moitié des créations de postes sont liées à des projets dits «greenfield», c’est-à-dire de nouvelles installations. Au nombre de 39, ces dernières ont progressé de 18%, tandis que les extensions de sites existants ont diminué de 29%, à 71.

Intérêt accru autour de la logistique

Sur un plan sectoriel, les activités de production concentrent 62% des IDE annoncés en 2023 dans la région, et 67% des créations d’emplois globales. Juste derrière, les projets logistiques ont augmenté de 16% en volume. Au nombre de 21, ceux-ci devraient être à l’origine de 1 360 nouveaux postes, soit trois fois plus qu’en 2022. «Dans ce domaine, les Hauts-de-France profitent à la fois de leur position géographique et du coût de l’immobilier logistique, qui est sensiblement moins élevé que chez nos voisins», indique Mathieu Jaud de la Jousselinière, Associé et Directeur EY Nord de France. Troisième secteur le plus représenté, les services aux entreprises ont attiré 10 projets, avec 276 emplois à la clé.