ProjeCt city, nouveaux besoins et enjeux de la ville
Pour sa première édition, ce nouveau salon affiche la grande ambition d’être lieu de la ville, le lieu de toutes les villes, le lieu de la réflexion et de l’action urbaine.
C’est peu dire que le pari est osé mais qu’il a de fortes chances d’être gagné. Quel meilleur endroit pouvait trouver Christophe Gabreau qu’Euralille pour lancer un salon unique en son genre, un salon où l’on parle de la ville en devenir, de celle qui se fait avec ceux qui la font ?
Les 24 et 25 octobre, la place de Lille sera au cœur des discours sur la ville avec, en première ligne, le CAUE du Nord, les acteurs directs de l’urbanisme (architectes, promoteurs, bâtisseurs, spécialistes de l’immobilier) et, bien sûr, les élus et techniciens des collectivités.
Même le “C” flamboyant au sein du mot “projet” est significatif : «simplement, explique Christophe Gabreau, le dirigeant de Standing events, parce que les initiateurs du salon ont voulu associer “projet” et “projection” avec des mots clefs de l’urbanisme : “commande”, “conception”, “construction” et “cohérence”.»
Une large équipe. Le pari a de fortes chances d’être gagné car Christophe Gabreau, avec sa société Standing events, est un pro de l’organisation des salons et que ce n’est pas par hasard qu’il s’est saisi du sujet intéressant le CAUE et son directeur, Benoît Poncelet, l’ordre régional des architectes et son président, Pierre Coppe, et la faculté libre d’architecture, d’ingénierie architecturale et d’urbanisme de Louvain, Loci.
Cette équipe pluridisciplinaire, réunie dans le comité d’organisation, a voulu que ce nouveau salon soit un grand rendez-vous où l’on parle de tous les enjeux et nouveaux besoins des villes, un lieu qui soit panoramique. Les deux jours du salon seront ainsi marqués par quatre grandes conférences qui exploreront toutes les thématiques voulues par les promoteurs du salon.
Christophe Gabreau résume : «la stratégie urbaine, la cohérence des territoires, la qualité du cadre de vie, la place du citoyen et les nouveaux besoins». Ces nouveaux besoins sont multiples en bureaux, commerces, loisirs et animations, ou habitats. Ils rencontrent un autre domaine : les nouvelles réglementations et la nécessaire mise en conformité dont on sait qu’elle est un enjeu et un marché pour le BTP. La nouvelle volonté montrée par l’Etat de mettre du foncier à disposition des collectivités pour construire du logement illustrera certainement le champ de l’optimisation du foncier et de la valorisation de l’espace public. On ne manquera pas d’évoquer bien entendu les démarches environnementales maintenant indispensables à tout projet.
On le voit, les champs sont nombreux comme sont grandes les attentes de toutes les entreprises du BTP ou de l’immobilier, de la TPE aux grands groupes en passant par les PME. Le choix de Lille pour lancer et ancrer ProjeCt dans le monde des salons déjà consacrés à l’immobilier ou au BPT n’est pas non plus anodin car Lille est la capitale de la région la plus urbanisée de France, région où la ville est vieille comme l’Histoire. Christophe Gabreau veut donc que ProjeCt − auquel désormais est accolé l’anglicisme City pour mieux définir l’objet − soit bien ancré dans cette réalité urbaine, mais qu’il se démarque résolument de tous les salons traitant de près ou de loin ces sujets.
Les temps forts. Dès la première édition, il veut marquer le paysage avec quelques temps forts mais surtout avec le lancement de S-pass territoires, le portail web du CAUE du Nord, espace de travail et de collaboration. Ce projet financé par l’Union européenne vise à apporter l’innovation aux élus, aux communes, aux architectes et urbanistes pour concevoir la ville. Ce portail est un transfert des supports papier vers le web. Il a pour objectif d’aider à mettre les projets en cohérence avec l’histoire et les éléments naturels conjuguant les aspects architecturaux et historiques pour faire comprendre comment la ville s’est formée. Les professionnels bénéficieront en avant-première de la première présentation publique.
Un autre temps fort sera la journée du jeudi 25, toute entière consacrée au colloque “Efficacité énergétique, bâtiment et santé : le juste équilibre”. Entrant dans le cadre du Plan régional santé et environnement (PRSE2), il est organisé par les services de l’Etat, Dreal, ARS et CETE et s’adresse particulièrement aux maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, services techniques des collectivités locales et gestionnaires d’équipements publics et privés. S’ajoutant aux quatre conférences (cf. encadré), ce colloque évoquera les nouvelles techniques requises par les économies d’énergie et leur impact sur la santé, et donc le juste équilibre à trouver dans ce nouveau domaine. On y verra comment il faut faire rimer isolation et aération par exemple. Ce colloque est susceptible d’intéresser tous les opérateurs du BTP mais aussi les professionnels de santé. Il se conclura par une table ronde animée par le docteur Suzanne Déoux, de l’université d’Angers et cogérante de Médiéco, une entreprise d’ingénierie de la santé dans le cadre bâti et urbain.
Pas de salon sans prix ! Et un nouveau prix régional, baptisé «des territoires en mutations et futurs imaginés», sera remis jeudi 25 à 16 h 30, après un débat public du jury : une première tranchant avec les huis clos habituels.
Partenaires. On ne saurait parler d’urbanisme sans évoquer les transports et sans évoquer les véhicules électriques avec Veolia, Renaut-Nissan et ERDF. Cela aussi sera une première dans ce type de salons.
Les chercheurs et les universitaires seront présents, avec notamment Polytech, l’école d’ingénieurs de Lille 1, qui présentera Créacity, un master spécialisé pour former les experts TIC des villes du futur dites «créatives et durables». Ce master est associé au CITC-EuraRFID (centre d’innovation des technologies sans contact) à Science-Po Lille et à l’IFSTTAR (Institut français de sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux). Christophe Gabreau a également associé à l’organisation des partenaires économiques et des entreprises. Il espère 2 000 visiteurs sur les 3 000 m² où seront installés 50 exposants et les quatre salles de conférences. Déjà, sont annoncés de nombreux maires mais aussi des délégations de villes françaises et belges, ainsi que de nombreux acteurs professionnels : architectes, promoteurs, investisseurs privés en urbanisme commercial.
On ne saura manquer également les cinq ateliers animés par l’Association des maires du Nord (“Collectivités et espaces publics” et “Réhabilitation urbaine”), ou par ERDF (“Aménagement durable et performance énergétique”).
Encadré
Le programme des conférences plénières
Mercredi 24 de 10h30 à 11h30 : “La ville demain” avec Andrés Klok-Pedersen, architecte de l’agence danoise BIG, Jean-Baptiste Galland, directeur stratégie et Smart Grids à ERDF, et Xavier Rebeillon, président de Polytech Lille.
Mercredi 24 de 15h à 16h15 : “La nouvelle place de l’habitant”, avec Jean-Marc Biry, directeur du CAUE du Bas-Rhin, Louardi Boughedada, vice-président de la communauté urbaine de Dunkerque chargé des questions relatives à l’énergie, Audrey Linkenheld, députée et conseillère municipale déléguée au logement auprès de Martine Aubry, maire de Lille, et Yves Trolet, responsable développement GRDF Manche-Mer du Nord.
Jeudi 25 de 11h à 12h15 : “Urbanisme de projet et projet d’urbanisme”, avec Jean-Yves Chapuis, consultant en urbanisme et enseignant en architecture à Rennes, Orial Clos, directeur de l’agence d’urbanisme de Lille Métropole, François Dutilleul, directeur général de Nacarat, et Philippe Remignon, directeur général de Vilogia.
Jeudi 25 de 15h à 16h15 : “Projet urbain et construction européenne”, avec Chantal Dassonville, architecte, directrice adjointe de la cellule architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Chris Lamb, directeur de Kent Architecture Center, Rémi Pauvros, député et maire de Maubeuge, Julie Schirvel, chef de service urbanisme et aménagement du territoire à la ville de Péruwelz, et Véronique Waroux, échevine de l’environnement de l’aménagement et des travaux publics à la même ville belge de Péruwelz.