Prodomo propose une protection rapprochée
Les vols sur les chantiers sont l’angoisse des professionnels du BTP. Prodomo, qui propose une défense électronique, a créé une antenne dans le Nord.
Comme on ne peut pas tout déménager tous les soirs, ni tout mettre constamment sous clef, les professionnels du BTP vivent dans la hantise des vols sur les chantiers. Nous avons tous en tête l’image des brouettes ou des compresseurs suspendus pour la nuit au câble des grues pour les mettre hors de portée.
Cela ne suffit pas car il arrive que l’on vole la grue elle-même, mais surtout les métaux, les outils et les matériaux. La meilleure parade reste le chien accompagné, mais cela est coûte de 8 000 à 12 000 € par mois. Alors Jean-Luc Dorel, qui était directeur d’achat chez Disney après une carrière pour le groupe Accord en Asie et dans le Pacifique, inventeur du “corner” dans les hypers, a eu une autre idée, celle de confier la surveillance à un système de caméras et détecteurs. Bien sûr, l’électronique n’est rien sans l’homme et le système, géré par une centrale sur le site, renvoie les alarmes vers un centre de télésurveillance d’où une équipe peut intervenir pour lever le doute.
Grande région. Fort de cette idée, il a créé son entreprise, Prodomo, et s’est mis à développer quantité de systèmes connexes. Aujourd’hui, il propose une offre complète dont le pilier central est le système anti-intrusion. Nous l’avons rencontré sur un grand chantier bailleulois où il venait rencontrer son responsable technique du Nord, François Baudoux, lequel est épaulé par Edith Jacquet, responsable commerciale, et une équipe de cinq personnes qui règnent sur un secteur de Boulogne à Charleville, soit 60 chantiers.
Jean-Luc Dorel, qui montre les 47 caméras gérées par trois centrales sur le site de Bailleul, affirme que la protection d’un site coûte par son système 1 500 € par mois, peu par rapport au chien. Son système détecte toutes les intrusions. Les caméras repèrent et la centrale la plus proche gère et transmet à un centre de télésurveillance. Les caméras grâce aux infrarouges voient la nuit. Des caméras thermiques peuvent aussi détecter présence et mouvement. Ces yeux-là peuvent tout repérer, de la bande organisée au petit gamin qui vient se promener.
Développement. Créée en 1996, Prodomo a installé sa première antenne lilloise en 2008. Détecter, c’est une chose, mais la défense passive commence avec une mise en garde des intrus potentiels de ce que le chantier est protégé conformément à la vieille peur du gendarme. Elle se complète avec une série de systèmes comme un éclairage automatique quand une intrusion est repérée, le voleur détestant être vu ; des menottes avec sirènes pour protéger les câbles ; des serrures inviolables pour les conteneurs ou un contrôle d’accès. Enfin, Prodomo propose aussi, bien sûr, le gardiennage par chien.
Jean-Luc Dorel souligne que sur 20 000 chantiers, 5 000 seulement sont protégés, ce qui lui donne une belle marge de développement. Installée maintenant à Valenciennes, l’antenne du Nord vise le marché belge. Fort de tous les agréments obtenus, Jean-Luc Dorel entend faire progresser encore un CA qui a doublé régulièrement avec un pic d’activité il y a quatre ans, quand, au plus fort de la crise, les vols étaient devenus courants. Le CA est aujourd’hui de 8 M€ pour une présence sur 800 chantiers dans toute la France, dont le territoire est couvert par six agences et huit bureaux, une équipe commerciale et administrative de 35 personnes et une équipe de 25 techniciens de terrain, le tout managé par une équipe de 10 personnes et complété par un centre de R&D.