Processus d’embauche : Le recrutement chez nos voisins

Processus d’embauche : Le recrutement chez nos voisins

Chaque pays a ses particularités en matière de recrutement. Si les RH français ont évolué ces dernières années sur les CV et les lettres de motivation, leurs voisins mettent en avant d’autres méthodologies. Des dénominateurs communs existent cependant. Zoom sur le recrutement dans les pays proches.

La rigueur allemande, c’est bien une réalité. Elle se retrouve au niveau des recrutements. L’un des critères majeurs sur lesquels s’appuient les employeurs outre-Rhin, c’est la cohérence des expériences professionnelles. Au travers de la lettre de candidature et de l’entretien, il est important que les explications des candidats fassent apparaître une ligne directrice entre les différents postes occupés. Second argument : la ponctualité. C’est un sujet sur lequel les Allemands ne plaisantent pas. Arriver en retard à un entretien, quelle que soit la raison, est généralement perçu comme un manque de professionnalisme. Et peut conduire le recruteur à annuler le rendez-vous avec le candidat. D’autre part, les entretiens de recrutement sont souvent très structurés, comme le sont d’ailleurs les réunions dans les entreprises. L’entretien est avant tout considéré comme une rencontre entre pros. Ne pas connaître l’activité de l’entreprise, ni son actualité, est mal perçu. Mauvais point encore pour les candidats n’ayant pas prévu de questions sur le poste qu’ils convoitent. Regard à présent sur le CV. En France, il fait généralement une page. Au Royaume-Uni, en Italie, en Belgique, il peut aller à trois pages. Outre-quiévrain, le recruteur sera attentif à l’objectif professionnel clairement explicité et aux loisirs pratiqués. L’employeur britannique aura une observation particulière sur l’aspect chiffré et technique du parcours. Dans un CV anglais, le candidat mentionnera ses références professionnelles. Le CV italien aura obligatoirement la mention «Autorizzo il trattamento dei miei dati personali, ai sensi del D.Igs. 196 del 30 giugno 2003» pour autoriser le traitement des données personnelles. Sans cette phrase, l’employeur ne peut utiliser, ni stocker le CV, obligé de le jeter. Par ailleurs, peu de différences notables entre une lettre de motivation française et son homologue chez nos voisins.

Diplôme ou expérience ?

Il n’en est pas de même pour l’importance du diplôme par rapport à l’expérience. En France, le premier prime encore, mais est en perte de vitesse, dans les décisions finales d’embauche. Au Royaume-Uni comme en Italie, c’est l’inverse. Pour l’entretien, la norme française est de deux à trois rencontres. En Belgique, une seule suffit souvent. Point particulier de l’Italie. Les recruteurs transalpins sont friands du recrutement par réseautage. En Espagne, l’employeur rédigera son offre volontiers en espagnol, en anglais et en français. De nombreux étrangers résidant dans les grandes villes de la péninsule ibérique sont à la recherche d’un poste leur permettant de parler plusieurs langues. Avec un taux de chômage de près de 15 %, les candidats sont nombreux à frapper aux portes des entreprises. Le premier entretien se fait couramment par téléphone ou par Skype. Si le candidat retenu au final est de nationalité espagnole, sa carte d’identité suffit pour l’inscrire à la sécurité sociale espagnole. Si c’est un français, il devra fournir son numéro d’identification des étrangers en plus (NIE). Idem pour un employé de la communauté européenne. Hors Union, il faudra ajouter permis de séjour et passeport. On le voit, les spécificités sont légion. Cela a trait bien souvent à la culture et à la tradition d’entreprise de tel ou tel pays.

À propos de la discrimination
C’est là un point commun entre de nombreux pays. Lors d’un entretien d’embauche, le recruteur ne peut faire mention ni de l’âge, ni du sexe, ni des orientations religieuses et sexuelles, du handicap, de l’origine, de l’état civil, pour motiver son choix. Exception, en Italie. Les recruteurs peuvent prendre l’âge en considération, sans aucune crainte. Plus éloigné géographiquement, au Brésil, les offres d’emploi annoncent des postes mentionnant «seulement pour les hommes» et «seulement pour les femmes».