Procès requis contre Gérard Depardieu pour viols sur la comédienne Charlotte Arnould

Gérard Depardieu, qui sera jugé en octobre pour des violences sexuelles sur deux femmes lors d'un tournage, risque un second procès: le parquet de Paris a requis sa comparution devant la cour criminelle départementale pour viols...

Gérard Depardieu pose le 18 février 2018 à Marseille © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT
Gérard Depardieu pose le 18 février 2018 à Marseille © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT

Gérard Depardieu, qui sera jugé en octobre pour des violences sexuelles sur deux femmes lors d'un tournage, risque un second procès: le parquet de Paris a requis sa comparution devant la cour criminelle départementale pour viols et agressions sexuelles sur la comédienne Charlotte Arnould.

Le parquet a indiqué jeudi à l'AFP, confirmant une information de BFMTV, avoir requis le 14 août le renvoi de l'acteur devant la cour criminelle départementale pour "viols par pénétration digitale et agressions sexuelles les 7 et 13 août 2018 au préjudice de Charlotte Arnould", âgée de 28 ans.

Le géant du cinéma français, âgé de 75 ans, est mis en examen depuis le 16 décembre 2020 dans le cadre de cette instruction, ouverte après une plainte avec constitution de partie civile de la comédienne qui l'accuse de deux viols au domicile de l'acteur, situé dans le 6e arrondissement de la capitale.

Il revient désormais à la juge d'instruction chargée de ce dossier d'ordonner ou non un procès.

Contacté, l'un des avocats de M. Depardieu n'a pas répondu dans l'immédiat à l'AFP.

"Je suis extrêmement soulagée et émue", a réagi sur X Charlotte Arnould. "Ca me donne de l'espoir pour la suite bien que je reste évidemment prudente en attendant" la décision finale de la juge d'instruction, a-t-elle ajouté.

Dans une lettre publiée dans le Figaro en octobre 2023, l'acteur, accusé par d'autres femmes de violences sexuelles, avait contesté les accusations. "Jamais au grand jamais, je n'ai abusé d'une femme", avait-il affirmé, faisant référence aux accusations de Charlotte Arnould. 

Selon lui, "une femme est venue chez moi une première fois, le pas léger, montant de son plein gré dans ma chambre. Elle dit aujourd'hui y avoir été violée". "Il n'y a jamais eu entre nous ni contrainte, ni violence, ni protestation", assurait-il.

Et de poursuivre: "Si elle a été sous emprise, c'était sous sa propre emprise, elle n'a jamais été sous mon emprise".

Immense pas en avant

Charlotte Arnould "avait initialement déposé une plainte en août 2018 dans une gendarmerie des Bouches-du-Rhône, puis le parquet d'Aix-en-Provence s'était dessaisi au profit du parquet de Paris, territorialement compétent", a rappelé le parquet de Paris.

A l'issue des investigations menées par le 3e district de police judiciaire, "la procédure avait été classée au motif que les faits paraissaient insuffisamment caractérisés" en juin 2019, a-t-il ajouté.

La comédienne avait alors déposé une plainte avec constitution de partie civile le 10 mars 2020 à Paris auprès du doyen des juges d'instruction. 

"Après réexamen de la procédure, le parquet de Paris a requis le 31 juillet 2020 l'ouverture d'une information judiciaire pour viols", a précisé le ministère public.

Après sa mise en examen, qui a été confirmée par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, l'acteur a été confronté à la jeune femme le 19 juin 2023 dans le cabinet de la juge d'instruction. Puis il a été réentendu le 13 septembre 2023.

Ces réquisitions "sont le résultat d'une longue instruction qui a permis de rassembler les éléments qui corroborent la parole de ma cliente", a réagi auprès de l'AFP Me Carine Durrieu-Diebolt, avocate de Charlotte Arnould. 

"Pour elle, c'est un immense pas en avant plein d'espoir dans l'attente de l'ordonnance du juge d'instruction qui clôturera l'instruction", a-t-elle ajouté.

César du meilleur acteur en 1981 pour son rôle dans "Le dernier métro" (1980) de François Truffaut et en 1991 pour "Cyrano de Bergerac" (1990) de Jean-Paul Rappeneau , Gérard Depardieu a été pendant plusieurs décennies considéré comme un monstre sacré du cinéma français, connu dans le monde entier, avant d'être rattrapé par ses outrances et des accusations de violences sexuelles. 

Il doit être jugé devant le tribunal correctionnel de Paris en octobre pour des agressions sexuelles commises sur deux femmes lors du tournage du film de Jean Becker, "Les volets verts", en 2021.

Une ancienne assistante de tournage avait également déposé une plainte à Paris en janvier, dénonçant des agressions sexuelles dans le cadre du tournage du film "Le Magicien et le siamois" de Jean-Pierre Mocky en 2014. Le parquet a clôturé fin avril cette procédure sans poursuites, pour cause de prescription.

Une plainte déposée par la comédienne Hélène Darras pour agression sexuelle lors d'un tournage en 2007 a été classée pour le même motif.

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