Procès en appel de Hubert Falco, ex-maire de Toulon: inéligibilité de cinq ans à nouveau requise
Une confirmation de la peine d'inéligibilité de cinq ans a été requise mardi à l'encontre de Hubert Falco, ex-maire de Toulon, qui joue son avenir politique devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence dans une affaire de repas...
Une confirmation de la peine d'inéligibilité de cinq ans a été requise mardi à l'encontre de Hubert Falco, ex-maire de Toulon, qui joue son avenir politique devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence dans une affaire de repas et de pressing réglés avec des fonds publics.
Hubert Falco "fut un bon maire" mais "il a aussi défailli sur son devoir de probité de personne chargée de l'autorité publique", a estimé l'avocate générale, Régine Roux, qui a requis une confirmation des peines prononcées en première instance à l'encontre de l'ancien élu du parti Les Républicains, désormais soutien d'Emmanuel Macron.
L'ex-homme fort du Var, 76 ans, est resté tête baissée durant tout le réquisitoire.
Le 14 avril 2023, Hubert Falco avait été condamné par le tribunal correctionnel de Marseille pour recel de détournement de fonds publics à trois ans d'emprisonnement avec sursis, la confiscation de 55.000 euros qui avaient été saisis et surtout une inéligibilité de cinq ans avec exécution provisoire, c'est-à-dire applicable immédiatement.
Il lui est reproché d'avoir continué à déjeuner gratuitement durant des années à la cafétéria du conseil départemental du Var, alors qu'il n'en était plus président depuis plus de dix ans, et d'avoir profité de repas à domicile et de frais de pressing aux frais du contribuable.
L'ex-élu, qui était encore maire de Toulon et président de sa métropole au moment de sa condamnation, avait donc chuté sur cette affaire dite du "frigo de Falco", car ses repas étaient stockés dans un réfrigérateur spécial qui lui était dédié.
Lundi, il avait reconnu "une faute", expliquant qu'il n'avait pas sur le moment compris que c'était illégal, car pour lui "la dépense publique pour le citoyen est la même" que s'il avait mangé à la mairie.
"Quand Monsieur Falco a dit qu'il regrette, le fait de ne pas avoir conscience des conséquences pénales ne peut le décharger de sa responsabilité. Il savait qu'il profitait de choses qui ne pouvaient plus lui être attribuées", a insisté l'avocate générale.
Son co-prévenu, Marc Giraud, proche de Falco et président du département du Var au moment des faits reprochés, était lui absent au procès pour raisons de santé. L'avocate générale a aussi réclamé pour lui les mêmes peines qu'à Marseille, pour détournement de fonds publics, c'est-à-dire deux ans d'emprisonnement avec sursis, 15.000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité.
Dans la décision de la cour d'appel, qui sera mise en délibéré, l'attention sera avant tout portée sur cette éventuelle peine d'inéligibilité, avec en ligne de mire les municipales 2026 face aux ambitions du Rassemblement national dans le département.
Hubert Falco s'est toujours présenté à Toulon comme un rempart à l'extrême droite, à qui il avait repris la ville en 2001.
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