Près de Paris, trois morts dont un adolescent et des blessés dans l'incendie d'un immeuble
Trois morts dont un adolescent, de nombreux blessés et des habitants traumatisés: un incendie a ravagé samedi plusieurs étages d'un immeuble d'habitation à L'Île-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), près...
Trois morts dont un adolescent, de nombreux blessés et des habitants traumatisés: un incendie a ravagé samedi plusieurs étages d'un immeuble d'habitation à L'Île-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), près de Paris, provoquant un lourd bilan.
Le feu a pris peu aux alentours de 09H30 au 9e étage et s'est propagé jusqu'au 12e et dernier étage d'une tour en briques apparentes de la cité Maurice Thorez, au coeur de cette île-commune insérée dans un méandre de la Seine, au nord de la capitale.
"On est sur un bilan très lourd, quelque chose d'assez catastrophique. Heureusement que les voisins ont donné l'alerte assez vite, avec une intervention très rapide", a déclaré en soirée sur place la secrétaire d'Etat chargée de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache.
"Je vais faire un point au gymnase pour voir les familles, les relogements nécessaires (...) Aujourd'hui la France est en deuil", a ajouté la ministre.
Lors d'un point presse à 15h00, la préfecture de Seine-Saint-Denis avait fait état de "trois personnes décédées, 19 blessés en urgence relative".
"Une cinquantaine de logements" ont été "impactés", avait précisé Isabelle Pantèbre, préfète déléguée à l'égalité des chances.
Dans la soirée, le parquet de Bobigny a précisé que les trois personnes décédées étaient une femme née en 1976 et son fils né en 2009, ainsi qu'une jeune femme née en 1997.
D'après Katy Bontinck, vice-présidente à la rénovation urbaine de l'EPT Plaine Commune, cette dernière "essayait de rejoindre le balcon inférieur aidé par les riverains" lorsqu'elle a chuté.
Une enquête pour "recherches des causes de la mort" a été ouverte et confiée au service de police judiciaire du département, a indiqué le parquet, précisant n'avoir "pas d'informations précises sur l'origine de l'incendie".
"Le feu est éteint", a annoncé vers 15h00 un officier de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP). Il a décrit un "engagement éprouvant" pour les équipes, qui ont procédé à au moins "huit sauvetages de personnes bloquées dans les étages".
Un important dispositif de secours et de lutte contre l'incendie a été déployé, mobilisant plus de 200 sapeurs-pompiers appuyés par 60 engins. Quatre d'entre eux ont été légèrement blessés.
Les autorités de la petite ville de quelque 8.000 habitants ont transformé un gymnase municipal en site d'accueil des habitants concernés par le sinistre. Un centre d'appui psychologique a été mis en place par la préfecture.
Rénovation programmée
En septembre 2021, un incendie non meurtrier s'était déjà déclaré dans la cage d'escalier de la même tour selon Jacques Paris, adjoint au maire chargé du patrimoine et de l'espace public. Depuis, les immeubles ont été rachetés par le bailleur social Seine-Saint-Denis habitat.
"On avait exigé que le repreneur fasse des vraies rénovations" de cette cité "qui date du début des années 1970" et "n'est plus aux normes actuelles", a-t-il expliqué. Sa "rénovation lourde" était "programmée", a ajouté M. Paris auprès de l'AFP.
La préfète Pantèbre a indiqué que "l'enquête (était) en cours sur l'état du bâtiment". "Un architecte est en train d'expertiser le bâtiment pour savoir si les habitants pourront être relogés ce (samedi) soir", a-t-elle ajouté.
Dans la cité Thorez, l'émoi était palpable parmi la soixantaine d'habitants réunis à l'extérieur.
D'après certains d'entre eux, une salle, au rez-de-chaussée d'un bâtiment voisin, a été réservée pour l'accueil des corps des personnes décédées. Un homme en est ressorti en pleurs, pris en charge par des proches.
"Quelqu'un à l'intérieur m'a appelée et j'ai appelé ma famille. Tout le monde est sorti par les escaliers à part les gens du 10, 11, 12 qui ne pouvaient pas sortir", raconte à l'AFP Jehovana Mvula 21 ans, étudiante infirmière, assise sur un bloc de béton à proximité de l'immeuble. D'après elle, c'est le quatrième incendie depuis 2014.
"On est sortis tout de suite", confirme son père, Maurice Mvula, qui habite au huitième étage. "Il y avait des très grosses fumées", ajoute ce menuisier à la retraite.
"Je suis descendu et j'ai frappé aux portes, il n'y avait ni alarme qui a sonné, ni rien. C'est le bouche-à-oreille" qui a permis de prévenir les habitants, témoigne à leurs côtés Roger Okitachungu, qui se dit "traumatisé".
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