Entreprise : pour une vision commune et partagée

Entreprise libérée, à mission, en passant par la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) ! Des concepts, des labels chers aux managers mais souvent de simples démarches marketing mais rarement une réelle vision. Dans son ouvrage «Bâtir une vision » (édition Diateino), co-écrit avec Thibault Vignes et illustré par Étienne Appert, le nancéien Jean-Gabriel Kern, spécialisé dans l’accompagnement des dirigeants au sein de la Boétie Partner installé à Paris et depuis quelques semaines à Nancy, apporte outils et repères pour donner un cap à l’entreprise. Un cap où «la tête» et « le terrain» doivent se retrouver.

Co-auteur de «Bâtir une vision», le nancéien Jean-Gabriel Kern accompagne les équipes dirigeantes dans leur transformation.
Co-auteur de «Bâtir une vision», le nancéien Jean-Gabriel Kern accompagne les équipes dirigeantes dans leur transformation.

La tête dans les étoiles et les pieds sur terre ! Une recherche, voire une quête intrinsèque aujourd’hui du monde de l’entreprise et une question quasi philosophique pour les dirigeants et les managers. La solution pour réellement faire cohabiter ses deux états d’esprit : avoir une vision et surtout une vision commune, solide et partagée. «La vision est le sujet susceptible de rassembler les collaborateurs. Dans une organisation, les forces du quotidien sont centrifuges : elles éloignent souvent les protagonistes les uns des autres. Les intérêts sont, qui plus est, multiples et souvent divergents : ils peuvent faire perdre de vue aux personnes impliquées ce qu’elles ont à accomplir ensemble», assure Jean-Gabriel Kern, co-auteur avec Thibault Vignes, de «Bâtir une vision» (édition Diateino). Ce professionnel nancéien de l’accompagnement des dirigeants au sein de Boetie Patners (collectif de professionnels basé à Paris et aujourd’hui sur Nancy) accompagne les chefs d’entreprise dans des moments charnières de la vie de l’entreprise (passage de témoin, mutations, tensions fortes) depuis plus de dix ans. Il assure «voyager dans l’âme de l’entreprise.»


Souci d’authenticité

Un peu normal, Jean-Gabriel Kern, titulaire d’un master en éthique fondamentale a été prêtre pendant six ans sur Nancy. Son sacerdoce lui a permis de cultiver son appétence pour l’accompagnement dans les moments difficiles avec un souci de l’authenticité. Aujourd’hui, c’est dans cet univers de l’entreprise et de ses méandres organisationnelles et managériales qu’il se réalise. C’est au sein du cabinet Mediator International à Paris qu’il s’initie à l’accompagnement des équipes dirigeantes. Industrie, transport, grande distribution, il s’immerge en travaillant avec des managers de première ligne. «Ce sont les managers qui ont les clés pour faire réussir ou échouer les transformations.» Encore faut-il qu’ils aient les bonnes clés et ouvrent les bonnes portes ? C’est là que cette notion de vision intervient. «Elle exprime ce «quelque chose» de plus grand, qui n’est possible qu’ensemble et qui donne son sens au fait d’être un collectif.» La construction de cette vision se base sur trois piliers fondamentaux : la raison d’être, les valeurs et l’ambition. La raison d’être : «c’est exprimer ce qui motive les salariés de l’entreprise, ce qui les anime profondément, ce qui les pousse à mettre dans ce qu’ils font un «supplément d’âme» issu du sens profond qu’ils trouvent à leur actions. La raison d’être est à une organisation ce que les racines sont à un arbre. Ce sont elles qui lui confèrent sa stabilité, qui le maintiennent dans son axe.» Les valeurs : «ce sont le terreau de la raison d’être. Elles répondent à la question du «comment voulons-nous agir ?» Elles doivent être une réalité, quelque chose dont les salariés, les clients, les fournisseurs et les partenaires font l’expérience au quotidien (...) Chaque organisation aura besoin, pour donner sa pleine mesure, des valeurs qui correspondent à sa raison d’être.» L’ambition : «elle répond à la question «que voulons-nous accomplir de grand dans les années à venir ?» Elle fait converger les efforts de tous dans une même et grande direction. L’ambition tient, pour une organisation, le rôle du cap pour une flotte.» Reste juste alors à la partager, la faire vivre et mûrir en prenant en compte les différentes composantes de l’entreprise. Pas facile, mais pas impossible...