Pour quelque 30 milliards de plus...
30 milliards d’euros pour «que la France retrouve un cycle vertueux : innover, produire, exporter et ainsi financer (son) modèle social.» Le 12 octobre, Emmanuel Macron, le président de la République a présenté le plan «France 2030» après plusieurs semaines d’élaboration.
Un temps long jugé nécessaire, histoire de prendre les bonnes directions, comme l’avait d’ailleurs précisé Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance à l’occasion d’une rencontre fin septembre à Champigneulles avec les entrepreneurs locaux. Dix objectifs sont affichés pour «mieux comprendre, mieux vivre, mieux produire.» 8 milliards seront consacrés à la décarbonisation de l’économie dont un milliard pour la construction de réacteurs nucléaires de petite taille. 4 milliards aux transports. 2 milliards pour l’agriculture et 7 milliards à la santé. Des secteurs où la région, et la Meurthe-et-Moselle en première ligne, affichent des atouts indéniables à faire perdurer et croître. Exemple typique dans le domaine de la décarbonisation de l’industrie, les vastes projets engagés notamment dans les groupes chimistes Solvay sur leur site de Dombasle-sur-Meurthe ou encore leurs voisins de chez Novacarb (groupe Seqens) dans leur usine de la Madeleine à Laneuveville-devant-Nancy. Un nouveau modèle semble à construire car «la France n’a plus le modèle productif capable de financer son modèle social.» Un modèle productif où la place de l’innovation s’affiche en fer de lance et où les start-up se doivent réellement trouver leur place. Reste que pour bon nombre de représentants patronaux, à l’image de la CPME, «la seule croissance économique ne saurait suffire à financer durablement notre modèle social», comme l’assure la confédération dans un communiqué le lendemain de la présentation de ce vaste plan pointant du doigt «la nécessité d’améliorer l’efficacité de la dépense publique.» L’ensemble des secteurs d’activité sont concernés, à plus ou moins grande importance en termes de financement annoncé. Pour certains cela laisse penser à un genre de saupoudrage avant l’échéance électorale de l’année prochaine. Le temps des promesses aurait-il déjà commencé ?