Pour l’histoire locale et l’art contemporain

Le Conseil général et l’Etat financent ce chantier qui va réunir l’atelier ouvert en 2001 et le musée pour l’instant installé dans l’ancienne maison de maître d’un patron verrier. Rendez-vous fin 2015.

4000 m2 de locaux vont sortir de terre. Le futur musée sera ainsi voisin de l’atelier ouvert en 2001.
4000 m2 de locaux vont sortir de terre. Le futur musée sera ainsi voisin de l’atelier ouvert en 2001.
D.R.

4 000 m2 de locaux vont sortir de terre. Le futur musée sera ainsi voisin de l’atelier ouvert en 2001. La situation du chantier lors de son lancement officiel.

 En principe, fin 2015, en octobre, le futur musée-atelier départemental du Verre de Sars-Poteries, dans l’Avesnois, devrait être inauguré. Lors de la pose de la première pierre le 10 juin − cérémonie pour laquelle le Conseil général avait convoqué et attiré le ban et l’arrière-ban des élus locaux −, le chantier avait déjà bien démarré.

 Un chantier public. C’est donc le Département qui a décidé de regrouper sur un seul site, en bordure de la D 962, non loin de Solre-le-Château, l’atelier, ouvert en 2001 et qui accueille des résidences d’artistes venant du monde entier, et le musée proprement dit. Celui-ci est installé actuellement à un autre endroit : l’ancienne maison de maître d’un patron verrier.

L’investissement, officiellement, est de 15 millions, le Département bénéficiant d’une subvention de l’Etat de 2,25 millions. La surface totale du bâtiment sera de 4 000 m2. Il est à noter que la surface d’exposition, actuellement de 300 m2, passera à 1 000 m2, ce qui permettra de faire sortir des pièces et collections des réserves. Des espaces nouveaux seront aussi ouverts à des manifestations culturelles.

Industrie et art. Selon les discours du 10 juin − mais c’est déjà vrai aujourd’hui, le projet scientifique et culturel ne devant pas changer −, la future structure devrait mettre en valeur l’histoire locale et l’art contemporain. L’histoire locale, ce sont notamment ces fameux «bousillés», des œuvres d’art destinées à l’usage quotidien, réalisées à leurs moments perdus par les ouvriers. Elles rappellent l’époque de l’industrie du verre florissante et perpétuent le savoir-faire d’alors. Entre 1802 et 1937, l’activité de la gobeleterie, le verre creux, a employé jusqu’à 800 ouvriers. Les discours ont rappelé que ce projet d’atelier et de musée avait été lancé et conduit par l’abbé Louis Mériaux, à partir de la fin des années soixante. La départementalisation date, elle, de 1994. A cette mémoire ouvrière, s’ajoute l’autre vocation du site : la création contemporaine de niveau international.

Premier de France. Marie-Christiane de la Conte, directrice régionale des affaires culturelles (DRAC), a notamment dit que le musée de Sars-Poteries faisait partie des 79 sélectionnés en France par l’Etat pour le développement culturel de leur territoire, les ambitions architecturales et la qualité de leurs collections. Dans son domaine du verre contemporain, il est même, a-t-elle affirmé, le premier de France. Patrick Kanner, président du Conseil général, a quant à lui ajouté qu’il serait en outre le troisième au monde dans cette spécialité. Il a rappelé la souscription (350 participants et 115 000 euros récoltés) qui avait permis, en 2012, l’acquisition de l’œuvre monumentale de Karen LaMonte.

Quelles retombées ? Alors, ce nouveau projet financé par l’argent public, dans les cartons depuis 2001, annoncé par une abondante communication, va-t-il contribuer à l’économie locale ? Prenant l’exemple du musée Matisse, lui aussi départemental, Patrick Kanner a notamment dit : «Le musée du Cateau-Cambrésis n’a pas eu assez d’impact sur l’économie locale. Il en faut plus, ici aussi. Si le Conseil général joue un rôle d’aménageur du territoire, il a besoin de travailler avec les intercommunalités et le Conseil régional.»

Côté fréquentation, le musée espère atteindre les 20 000 visiteurs cette année et les 50 000 lorsque le nouveau bâtiment sera ouvert. M. Kanner a souhaité attirer les habitants de la métropole lilloise et espère que se développent lieux d’hébergement et de restauration, parkings, commerces, dessertes par les transports communs. Rendez-vous fin 2015.