Pour contrer la crise, le fabricant de tuiles mise sur l’innovation

La tuilerie d’Imerys Toiture à Wardrecques.
La tuilerie d’Imerys Toiture à Wardrecques.
D.R.

La tuilerie d’Imerys Toiture à Wardrecques.

Le spécialiste de la tuile sera présent au salon Norbat pour présenter sa production, destinée aux professionnels nordistes, et plusieurs innovations. 

Originaire de Lyon, Imerys toiture entretient des rapports serrés avec la région Nord- Pas-de-Calais. Elle y compte depuis longtemps deux sites de production, autrefois propriétés du Comptoir tuilier du Nord. Une production locale à laquelle l’entreprise est très attachée. “La spécificité de la production de tuiles en terre cuite, c’est qu’elles sont fabriquées sur place, à proximité immédiate de la carrière d’où on extrait l’argile. C’est donc une production qui n’est pas délocalisable, mais surtout qui entretient des liens très forts avec la région où elle est implantée. Chaque région, chaque canton même, a ses tuiles traditionnelles”, explique Olivier Lafore, le directeur commercial de l’entreprise. En région, Imerys toiture produit donc des tuiles typiques du Nord, des tuiles “petits moules à cornet”, sur son site de Wardrecques, près de SaintOmer. Et des tuiles plates, très répandues dans la moitié nord de la France, à Phalempin. Deux usines qui emploient un peu plus d’une centaine de personnes dans la région, sur les 1 100 salariés qu’Imerys Toiture compte dans toute la France, réparties sur douze tuileries, un site de production de tuiles photovoltaïques et une usine d’accessoires techniques pour les toitures. Le siège de l’entreprise est quant à lui basé à Lyon. Imerys toiture, qui réalise environ 300 M€ de chiffre d’affaires sur l’année, appartient au groupe international Imerys, qui compte 17 000 personnes dans le monde et a réalisé 4 milliards de chiffre d’affaires en 2015.

Photovoltaïque. “C’est la troisième fois que nous serons présents au salon Nordbat. C’est à chaque fois l’occasion pour nous de rencontrer les professionnels de la région, dans une atmosphère conviviale, et de leur présenter nos nouveautés”, estime Olivier Lafore. Outre un nouveau coloris, gris quartz, “très adapté aux tendances de l’architecture contemporaine”, Imerys toiture va présenter une de ses récentes innovations : des tuiles qui intègrent des cellules photovoltaïques. Fabriquées sur son site de Saint-Etienne, ces tuiles, destinées aux constructions neuves, stockent l’énergie solaire pendant les heures d’ensoleillement et la restituent le soir. “Les cellules photovoltaïques classiquespermettent de produire de l’énergie pendant la journée, à un moment où généralement les gens ne sont pas chez eux. Grâce à notre système de stockage individuel
de l’énergie, une fois la nuit tombée et la famille rentrée à la maison, elle peut profiter de cette énergie accumulée, pour l’éclairage des pièces à vivre par exemple.” Surtout, ces tuiles se fondent dans la toiture et ont donc l’avantage de pouvoir être posées en même temps que les tuiles traditionnelles, contrairement aux panneaux solaires classiques qui viennent se poser sur les toits. “Avec notre produit, l’esthétique est améliorée. Mais aussi les couvreurs peuvent poser nos tuiles : plus besoin de plusieurs interlocuteurs ou artisans, tout peut être posé en même temps.”
Politique d’innovation. Une nouveauté qui vient s’ajouter aux quelque 70 modèles que propose Imerys toiture, qui occupe environ 42% du marché de la tuile terre cuite en France.

Une position de leader qui ne met pas l’entreprise à l’abri de la crise du secteur du BTP. “On suit le marché, qui s’est effondré depuis 2008. L’an dernier, il a perdu 8% en volume, et l’année d’avant c’était encore pire ! Mais globalement, on arrive à maintenir de bons niveaux d’activité grâce à une importante politique d’innovation qui nous permet d’avoir toujours un coup d’avance. Et dans le NordPas-de-Calais- Picardie, nos deux usines marchent toujours très bien, elles ne connaissent pas de difficultés. C’est parce qu’elles produisent pour la région et l’Île-de-France, mais aussi l’Angleterre, les PaysBas et la Belgique.” Le fabricant, qui ne vend pas en direct mais passe par des négociants, compte bien sur le Salon pour renforcer sa notoriété auprès des artisans de la région.