Ports lorrains : La Semop est à flot et montre le cap
30 M€ d’investissements annoncés sur trente ans, ambition affichée de faire de la Moselle canalisée un atout de développement économique et d’attractivité tout en offrant un service unique aux professionnels de la logistique et aux entreprises. La Société des Ports de Lorraine, opérateur économique du Syndicat mixte pour la gestion des ports lorrains, sera officiellement mise à flot en janvier prochain. Le cap et les ambitions sont déjà fixés.
«C’est un moment historique ! Nous sommes en train de mettre en place un nouvel outil pour le développement économique et l’attractivité de notre région.» Ce 6 juillet dans la salle des séances de la CCI Grand Nancy Métropole Meurthe-et-Moselle, François Pélissier, le président de la chambre consulaire, est bien conscient de l’importance de ce qui se joue aujourd’hui avec la création de la Société des Ports de Lorraine. Ce nouvel opérateur économique de neufs ports lorrains, sept publics (Metz-Mazerolle, Nouveau port de Metz, Thionville-Illange, Nancy-Frouard, Toul-Valcourt, Belleville, Maxéville, Cattenom, Kœnigsmacker) et deux ports privés du groupe ArcelorMittal (Mondelange-Richemont et Thionville-Illange) est le fruit d’un consortium composé de la CCI Grand Nancy Métropole Meurthe-et-Moselle, de CFNR Transport (groupe Rhenus) et d’ArcelorMittal. Ce groupement a remporté l’appel d’offres lancé par le Syndicat mixte pour la gestion des ports lorrains (instance politique composée de la région Grand Est et des Voies navigables de France) pour la gestion et le développement de cet ensemble portuaire le long de la Moselle canalisée.
Gouvernance unique
Cette nouvelle société (détenue à 55 % par la CCI, 30 % pour CFNR et 15 % pour ArcelorMittal), basée sur un partenariat public-privé, sera officiellement à flot le 1er janvier prochain. Après plus de deux ans de travaux, la concession est attribuée pour une durée de trente ans. Une gestion unique, une première où par le passé chaque infrastructure était gérée de façon disparate. La Moselle canalisée sur 160 kilomètres (de Neuves-Maisons à Apach à la frontière entre la France, le Luxembourg et l’Allemagne) s’affiche comme un «atout indéniable pour la région avec l’offre unique de services qui sera proposée aux professionnels de la logistique et des entreprises, la région renforcera sa position dans une concurrence territoriale accrue», assure Rémy Sadocco, le président du Syndicat mixte pour la gestion des ports lorrains. 30 millions d’investissements sont annoncés sur toute la durée du contrat (trente ans), une première tranche (2021-2025) concernera l’amélioration des infrastructures, notamment dans le nord lorrain. «En proposant une gouvernance unique, agile, opérationnelle pour les neuf ports publics et les deux ports privés, nous écrivons ensemble une nouvelle page de notre histoire commune et nous mettons en action un formidable réseau d’opérateurs à même de développer les flux, les échanges commerciaux, l’implantation d’entreprises, l’emploi tout en offrant sur un axe nord-sud lorrain aux transporteurs, premiers émetteurs de CO2, une alternative crédible, économique, propre, fiable et sûre. Il est possible d’envisager d’autres mobilités et une autre fluidité tout en créant de la richesse économique», explique François Pélissier. Le nouveau navire est à flot.
Ambitions affichées
Professionnaliser la gestion des ports publics. Impliquer directement l’ensemble des acteurs publics et privés dans la gouvernance des ports. Garantir la synergie entre les investissements publics et privés. Optimiser l’organisation de l’activité de manutention pour compte de tiers, dans un contexte de concurrence accrue au niveau eurorégional. Permettre aux ports d’élargir leur gamme de services grâce à la présence d’opérateurs économiques leur permettant de peser dans le réseau des plateformes européennes. Ce sont les cinq enjeux affichés de la Société des Ports de Lorraine avec l’ambition de redynamiser l’activité fluviale sur la Moselle ou encore proposer une approche multimodale des déplacements au sein du sillon lorrain en agissant sur la variation des flux routiers, ferrés, fluviaux, au bénéfice d’un allégement du trafic de l’A31.