Porte du Hainaut Développement : entre résilience et transformation économique

«L’année 2025, comme l’année 2024, s’annonce pleine d’incertitudes. C’est pourquoi je continue à marteler qu’en tant que dirigeants d’entreprises, vous devez être souples et transformer vos entreprises en fonction des conjonctures», introduit Aymeric Robin, président de la communauté d’agglomération de la Porte du Hainaut. Ce 28 novembre, sur le site minier d’Arenberg, 99 adhérents de l’association à but non lucratif Porte du Hainaut Développement sont venus assister à l’assemblée générale.

Aujourd’hui, «adaptabilité» et «agilité» sont les clés de la réussite. «Et en 2025, ne vous inquiétez pas, nous serons encore là pour vous aider, dans les bons comme dans les moins bons moments», ajoute Yves Delplanque, directeur de Porte du Hainaut Développement. La structure vise à promouvoir les atouts du territoire en termes de développement économique, mais surtout, elle met en avant les savoir-faire des entreprises adhérentes.

2025 : miser sur l'innovation et le collectif

Pour 2025, l’association met l’accent sur une initiative originale, avec l’installation d’une «Jobibox». Cette cabine insonorisée, dédiée à la création de CV vidéo, sera louée par l’association pour aider ses adhérents à recruter. «Nous installerons la Jobibox dans un lieu stratégique du territoire de la communauté d’agglomération», explique Yves Delplanque. Cet outil vise à favoriser des recrutements axés sur les compétences et la motivation des candidats. Une première dans la région. «Et ce qui est chouette, c’est que France Travail va également se procurer 13 jobibox pour les installer dans les Hauts-de-France. Nous serons complémentaires», se réjouit Aymeric Robin.

Côté événements, l’association va remettre en place les visites d’entreprises, moments privilégiés d’échanges sur les pratiques de chacun. «Et nous avons déjà trois petits déjeuners thématiques prévus», annonce Yves Delplanque. L’un sur le recyclage des déchets, l’autre sur l’économie circulaire et le dernier sur l’intelligence artificielle.

Enfin, concernant le volet économique, un nouveau programme, de 4 800 m² devrait sortir de terre au carbone invest park d’Hordain et à Trith-Saint-Léger. Recygroup - Recynov, qui oeuvre dans la collecte, le tri, le traitement et la valorisation des déchets, devrait construire plusieurs bâtiments. «J’annonce que, d’ici deux ans, nous devrions avoir de nouveaux terrains aménagés à proposer, car si tout va bien, nous avons encore cinq parcs de 180 hectares», ajoute le président de la Porte du Hainaut.

2024, une année en dents de scie...

L’année 2024 aura eu son lot de réussites, mais aussi des revers majeurs. Côté succès, l’arrivée de géants comme Lesaffre et Maersk témoigne du potentiel attractif du territoire. «Maersk s’est installé sur un site de 100 000 m². Cela a engendré le recrutement de 200 personnes», lance Aymeric Robin. Des embauches locales, qui aident à la baisse du taux de chômage dans une commune plus touchée qu’au niveau national. «Et 200 recrutements doivent encore être réalisés d’ici la fin décembre», sourit Yves Delplanque.

D’autres bâtiments arrivent, comme ceux de Lumiform Signs, de Découpe Express (spécialisée dans la fabrication de joints plats) et de Sabiaux Dubrecq (spécialisée dans les travaux de menuiseries extérieures), entre autres. Cependant, les fermetures de sites emblématiques comme ArcelorMittal à Denain et Valdunes ont marqué un coup dur. Face à ces pertes, la diversification économique est devenue un impératif. «L’automobile tousse, le ferroviaire résiste et la sidérurgie souffre, c’est pourquoi nos entreprises doivent trouver d’autres débouchés comme l’aéronautique ou le nucléaire», insiste le président de la Porte du Hainaut.

De son côté, Porte du Hainaut Développement œuvre pour attirer des entreprises d’autres secteurs d’activités. «Nous devons multiplier les savoir-faire. C’est important d’avoir une économie variée», insiste Yves Delplanque. Si 2024 a laissé un goût mitigé, l’énergie déployée pour préparer 2025 témoigne de la résilience du territoire. «Nous ne sommes pas fatalistes. Ensemble, nous construirons un avenir prometteur», conclut Aymeric Robin. Un défi de taille pour un territoire qui apprend à se réinventer face à l’adversité.