Polytech s’allie aux Compagnons pour l’innovation dans les TPE

L’école d’ingénieurs Polytech de Lille s’est associée avec les Compagnons du devoir pour proposer aux entreprises qui le souhaitent l’expertise de leurs étudiants pour mener à bien des projets d’innovation et de robotisation.

Au travers du projet Centaure, les élèves ingénieurs de polytech et les Compagnons du Devoir accompagnent les TPE/PME de la région dans leurs projets de robotisation.
Au travers du projet Centaure, les élèves ingénieurs de polytech et les Compagnons du Devoir accompagnent les TPE/PME de la région dans leurs projets de robotisation.
D.R.

Au travers du projet Centaure, les élèves ingénieurs de Polytech et les Compagnons du devoir accompagnent les TPE/PME de la région dans leurs projets de robotisation.

 

Depuis 2012, les Compagnons du devoir et Polytech, accompagnés par l’entreprise Festo, avancent main dans la main pour promouvoir les métiers de l’industrie auprès des étudiants. Le cœur de ce projet, baptisé Centaure, c’est l’élaboration, à de multiples mains, d’un cheval-robot grandeur nature, appelé à déambuler librement dans les couloirs de Polytech. À ce jour, il n’existe qu’une patte de ce cheval, parfaitement articulée, et qui sera bientôt habillée de cuir. Une première réalisation sur un chemin long et surtout coûteux sur lequel les étudiants n’avancent qu’à petits pas. Mais si sa mascotte est encore incomplète, le projet Centaure, lui, s’est bien étoffé depuis 2012. Le partenariat s’est transformé en une véritable coopération au service des TPE et PME des Hauts-de-France.

Aide à la mécanisation des PME. Des binômes élève ingénieur/compagnon du devoir sont chargés de répondre aux problématiques des entreprises, pour les accompagner dans la mécanisation de leurs process. “En général, on constate que les TPE et PME sont assez en retard dans le domaine de la mécanisation et de la robotisation, explique Richard David, le professeur qui chapeaute le projet Centaure à Polytech. Nous essayons de les accompagner dans ce processus, pour automatiser une machine ou une partie d’une ligne par exemple.  Il ne s’agit pas forcément d’agir sur la rentabilité ou de réduire les effectifs. Le plus souvent, l’objectif est plutôt d’améliorer les conditions de travail des salariés, pour leur éviter des tâches difficiles ou répétitives. D’ailleurs, il est fréquent que la demande vienne plutôt des salariés que des dirigeants.

Depuis septembre, Polytech met donc à profit l’expertise et l’ingéniosité de ses élèves ingénieurs pour la conception des machines. Jusqu’à 120 ou 130 étudiants par an, en année de master ou en bac +6, pourraient à terme faire partie du projet. La fabrication des machines est ensuite confiée aux Compagnons du devoir, qui ont la volonté de mettre en avant leur savoir-faire industriel, eux qui sont surtout connus pour leur excellence dans le bâtiment. “Nous avons d’ores et déjà eu l’occasion de travailler sur la mise au point d’une imprimante 3D de grande dimension, opérée par des robots, sur beaucoup de robots industriels, sur la programmation et la synchronisation de robots… Nous procédons aussi à l’installation des appareils dans les locaux de l’entreprise“, détaille Richard David.

Renforcer les liens entre l’école et les PME. Concrètement, c’est généralement le chef d’entreprise qui vient avec l’idée de l’appareil dont il aurait besoin. Les élèves étudient ensuite la faisabilité et la mise en œuvre. “C’est très formateur pour les élèves, qui ont affaire à des cas concrets, souligne Richard David. Surtout, ils prennent contact avec le monde des PME, comprennent de l’intérieur quelles sont leurs façons de travailler et leurs contraintes. Ils passent beaucoup de temps dans l’entreprise pendant la durée du projet, que ce soit sous la forme d’alternance ou de stages de fin d’études… Ils ont donc la possibilité de voir à quel point il peut être plus intéressant de travailler pour une petite entreprise, où on leur donne très vite des responsabilités, plutôt que pour un grand groupe où ils auront, généralement, des tâches très circonscrites.” Une promotion dont les TPE-PME, peu populaires auprès des élèves des grandes écoles, ont bien besoin : elles ont souvent du mal à recruter des jeunes ingénieurs, qui leur préfèrent les noms plus ronflants des grandes entreprises.